GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE: ELEVES ET GERANTS DE CABINE, PREMIERS RESPONSABLES
Un
rapport sur les grossesses précoces en milieu scolaire a été rendu au ministère
de l’Education. Cette étude a été présentée le 22 décembre dernier par une
équipe de chercheurs de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké conduite par
le Pr Akindes Francis, titulaire de la chaire Unesco de bioéthique.
Déterminer
l’ampleur du phénomène, les catégories de grossesses, le statut des filles, les
auteurs des grossesses et les conséquences, était, entre autres les objectifs,
de cette étude dont les résultats seront finement étudiés en vue de trouver des
actions plus vigoureuses et des mesures seront prises aux fins d’endiguer ce
phénomène qui constitue une gangrène pour notre système éducatif.
Les états généraux de l’éducation sexuelle des
jeunes avec en prime l’élaboration d’une politique publique nationale de
l’éducation sexuelle et une stratégie pour son opérationnalisation constituent
les principales recommandations de ce rapport final tel qu’établi par le Pr
Akindes Francis, mené à Abidjan 4 (Abobo et Anyama), Bondoukou, Daloa et
Yamoussoukro.
Ces zones identifiées comme les plus touchées
par ce phénomène. Selon le rapport établi sur un échantillon de 447
filles-mères, l’universitaire a tiré cette conclusion : « Contrairement à ce
que l’on pouvait penser, la pauvreté n’est pas toujours le facteur déterminant.
En
effet, la moitié des filles-mères sont issues de ménages modestes. 70% vivent
dans des conditions moyennes et seules 13% sont dans des familles ayant une
situation précaire. C’est plutôt l’entrée précoce des filles en activité
sexuelle du fait qu’elles veulent des biens matériels (portable …).
47% ont indiqué recevoir de l’argent de leur
compagnon. 37% estiment que le soutien de la famille est régulier contre 48,3%
qui le disent irrégulier. L’âge de contraction de la grossesse se situe entre
13 et 17 ans ». Selon le même rapport, « l’âge du premier rapport sexuel se
situe entre 13 et 17 ans».
Et de
poursuivre pour dire « si le phénomène concerne les filles originaires de
toutes les aires socioculturelles, la proportion importante, soit 58,2% des
filles, vient du groupe Akan, contre 20,3% chez les Guéré et 8,6% chez les
Mandé du nord. Les périodes de Pâquinou en pays Akan, les vacances scolaires
avec les fêtes tournantes à l’ouest et la banalisation de l’activité sexuelle
par les grands-mères dans la région de Bondoukou sont des facteurs déterminants
dans l’amplification du phénomène.
Concernant
les auteurs des grossesses, l’étude a révélé que le gros lot est constitué
d’élèves, ensuite de gérants de cabine téléphonique ». Pour lui, la sexualité
doit être abordée sans tabou dans des programmes bien définis.
M. Assoumou Kabran, directeur de cabinet de la
ministre Kandia Camara, a convenu d’une autre rencontre où les conclusions de
l’étude seront exposées devant le gouvernement avec à sa tête le premier
ministre. La Direction de la mutualité et des œuvres sociales (Dmos) dirigée
par Dr Ouattara Joséphine a commandité ce rapport dont les résultats ont été
fort appréciés.
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