COTE D’IVOIRE/ FUYANT “L’ESCLAVAGE” SUR UNE MINE D’OR A NIAKARA, UN ADOLESCENT REFERE A UNE ONG LOCALE
PUBLIÉ
LE 14/02/2019
Niakara,
14 fév (AIP)- Augustin Sawadogo Damalago, 15 ans, venu en mars 2018 de
Koupéla, dans le Centre-Est du Burkina Faso, pour travailler dans une mine d’or
exploitée par des clandestins à Niakara, a été remis lundi au service
socioculturel et de promotion humaine de la localité, a appris l’AIP.
L’adolescent
a soutenu fuir “l’esclavage” sur site le d’orpaillage clandestin derrière
Loho. “Nous étions trois à quitter le pays dans
un camion-remorque transportant du bétail, début mars 2018. Mon père,
Sawadogo Disaré, m’avait personnellement confié que je venais en Côte
d’Ivoire pour aider mon grand-frère, propriétaire de nombreux biens à
Niakara”, a expliqué Augustin Damalago.
Évoquant
une trahison de son père, l’adolescent a révélé avoir plutôt été accueilli
à Niakara et convoyé avec ses deux compagnons de voyage sur un site
aurifère artisanal derrière le village de Loho (18 km à l’Est de la ville de
Niakara) par un certain Issa Bassirou.
“On
travaillait sous surveillance et sans repos de jour. On mangeait très
mal ou parfois pas, on ne se lavait jamais et on était nuitamment entassé sous
une espèce de +Gbata+ (appatam, en Malinké) couvert d’un plastique noir
mais la promesse d’une paie mensuelle de 50 000 francs CFA conclue avec
Issa qui m’a incité à la persévérance et que je n’ai d’ailleurs
jamais perçue m’a ouvert les yeux”, a poursuivi Augustin Sawadogo. Il a affirmé
avoir travaillé pendant plus de huit mois sans un sou, en retour.
Le
môme, déclarant avoir fui ses geôliers , après avoir été battu et isolé
pour avoir réclame la totalité de sa solde en novembre,
a estimé à plus de 100 le nombre d’enfants en esclavage sur le
site aurifère artisanal de Loho.
Des
informations confirmées par plusieurs habitants de Loho dont Dramane
Doulayomo Traoré. Ils ont soutenu que de nombreux mineurs, sujets à la maltraitance
et à d’autres fléaux, notamment le viol , la prostitution, la drogue,
la délinquance et la prostitution, compromettent au quotidien leur
vie et leur avenir dans les forêts classées qui
jouxtent le village de Loho.
“Le
travail des enfants sur les sites d’orpaillage est une récurrente réalité
à Niakara et précisément ici, à Loho. Donc, les autorités locales, avec l’appui
nécessaire du Gouvernement, doivent chercher comment éradiquer ce phénomène
dans sa globalité”, a souhaité Doulayomo Traoré.
Augustin
Sawadogo Damalago qui réclame toujours à son employeur 400 000 FCFA comme
rétribution a été présenté lundi à 22H à M. Zakaria Cissé, chef de Service
socioculturel et de promotion humaine à la mairie de Niakara. Ce dernier a
aussitôt alerté la gendarmerie et l’Association Jékawili, une ONG active dans
la lutte contre la vulnérabilité des enfants à Niakara.
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