GAGNOA: UN IMAN APPROUVE L’EXCISION ET L’IMMIGRATION CLANDESTINE
L’Imam de la mosquée des jeunes du
quartier Dioulabougou de Gagnoa, El Hadj Camara Abdoulaye, est en désaccord
avec les ONG nationales et internationales qui combattent l’excision et
l’immigration. Au cours d’un entretien à son domicile, samedi dernier, le guide
religieux a donné sa position sur ces deux phénomènes. « Je suis contre
l’interdiction de l’excision parce que le prophète Mahomet n’a jamais rejeté du
revers de la main la pratique de ce phénomène, selon le Coran. Ce n’est donc
pas à moi de l’interdire en tant que simple guide religieux », a-t-il déclaré.
Et de justifier ses propos en s’appuyant sur le livre sacré de l’Islam et ses connaissances
personnelles. « L’excision n’est pas une pratique récente. Depuis
l’époque d’Abraham, ce phénomène existe. La première femme à être excisée se
nomme Agathe. Une fille qui n’a pas été excisée n’est jamais satisfaite par un
homme, vous pouvez le vérifier chez un gynécologue. Celle qui l’a été reste
fidèlement attachée à son époux pendant une longue période parce qu’elle n’est
pas folle du point de vue sexuel », a-t-il insisté. El Hadj Camara Abdoulaye
déterminé à convaincre l’opinion à propos de la nécessité d’exciser la femme, a
évoqué l’exemple de sa génitrice et des autres femmes de son géniteur qui n’ont
pas échappé à ce fléau. « C’est faux de dire que l’excision rend la
femme stérile. Cela va peut-être vous surprendre mais je n’ai pas honte de dire
à qui veut m’entendre que ma mère et ses trois coépouses ont été excisées.
Chacune d’elles a eu plus de cinq enfants. Je suis entièrement d’accord que
l’excision se fait en Côte d’Ivoire dans des conditions difficiles alors je
suggère qu’elle soit confiée à des agents de santé », propose-t-il. Le guide
religieux est resté dans sa logique quand il a abordé le sujet de l’immigration
clandestine. « Dans mes prêches, j’encourage les jeunes musulmans à aller
à l’aventure même dans des conditions difficiles. En Côte d’Ivoire, il n’y a
pas d’emploi pour les jeunes. Pour espérer avoir une place dans
l’administration ivoirienne, il faut nécessairement être parent d’un ministre.
Les jeunes sont mêmes impuissants face à la galère qui tracasse leurs parents
», a-t-il porté au grand jour, en guise de conclusion à l’entretien qu’il nous
a accordé sur sa vision de l’excision et de l’immigration clandestine.
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