MAROCAINS COINCES EN LIBYE : UN RAPATRIEMENT SOUS HAUTE SURVEILLANCE
26 décembre
2017 à 13h17
L’opération
de retour des Marocains coincés en Libye prend du temps. Les sécuritaires
redoutent une infiltration de terroristes parmi les rapatriés.
« C’est une opération qu’il faut mener avec prudence ». C’est
ainsi que ce responsable sécuritaire décrit l’opération de rapatriement de
centaines de Marocains coincés depuis plusieurs mois en Libye. Le ministère
délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la
migration a déjà réussi une première vague, ayant
permis le retour de 235 Marocains bloqués dans la région de Zouara au
nord-ouest de la Libye.
« Un avion a été affrété pour cette opération et toute la logistique
nécessaire a été assurée pour garantir le transfert des rapatriés jusqu’à leurs
villes de résidence », assure une source du département géré par Abdelkrim Benatiq.
De retour chez eux, ces Marocains, dont la plupart tentaient la traversée vers l’Italie, ont pu témoigner du calvaire qu’ils ont
vécu pendant plusieurs semaines entre les mains de passeurs, et qui les ont
réduits à l’esclavage.
Un risque appelé Daesh
Mais avant ce rapatriement, les autorités ont pris toutes les précautions
nécessaires. La Direction des affaires consulaires et sociales relevant du même
ministère a été mobilisée pour se rendre à Zouara en vue d’entreprendre toutes
les procédures préliminaires pour l’identification formelle des Marocains souhaitant
rentrer au pays. « Le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ)
s’intéresse de près aux Marocains retenus en Libye. Il craint que des
activistes de Daesh ne profitent de ces vagues de rapatriement pour s’infiltrer
au royaume », confie une source du ministère des Affaires de la migration.
Ceci a pour effet de ralentir le rythme de rapatriement, notamment la troisième
vague en cours qui concerne plus de 300 Marocains.
Ces
opérations de rapatriement ont été ordonnées suite à la diffusion d’un reportage vidéo de la
chaîne américaine CNN, montrant des migrants subsahariens vendus comme des
esclaves en Libye. Un reportage qui a provoqué une onde de choc mondiale, y
compris dans les rangs africains.
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