COTE D’IVOIRE: PLUS DE 20.000 PERSONNES VIVENT SANS PAPIERS DANS LES VILLAGES DE BOUAKE



Plus d’une vingtaine de mille de personnes vivant dans environ 85 villages, dans la commune de Bouaké (centre ivoirien), chef-lieu de la région de Gbêkê, vivent sans papiers. Ces individus sont en réalité, sans existence juridique parce que n’ayant jamais été déclarés à l’état civil. Une situation qui, aux dires du président de l’Association pour le développement économique et social de Bouaké (ADESBO), N’GUESSAN Lambert, constitue un véritable handicap aussi bien pour ces derniers que pour l’Etat de Côte d’Ivoire. 

«D’ici à la fin de l’opération, nous pensons pouvoir recenser le maximum de personnes. Car il existe plus d’une vingtaine de mille d’individus dans nos villages qui sont sans papiers (vieux, jeunes, enfants, femmes). Les parents ne vont pas à la maternité, les enfants naissent, ils grandissent et vont à l’école, très souvent avec l’arrangement du maître et c’est arrivé au CM2 pour passer l’entrée en 6ème que les problèmes surgissent. L’enfant sans papier, se retourne vers son père qui se trouve être sans pièce car lui-même n’ayant jamais été déclaré à la naissance. Il ne dispose donc pas de d’extrait de naissance ni de jugement supplétif, ce qui fait qu’aucun papier ne peut être établi au profit de l’enfant. Nous voulons que cela cesse », a expliqué N’Guessan Lambert, lors d’une rencontre.

«En moins d’une semaine, nous avons enregistré plus de 4000 personnes qui ont rempli les fiches d’identification des personnes sans papiers. Nous allons encore mettre plus de 2500 autres fiches à la disposition des personnes qui font le travail. Ce recensement va couvrir les 85 à 90 villages de Bouaké. Lorsque nous allons finir le travail d’ici la fin de ce mois, certaines ONG vont nous aider avec la compilation de ce que nous avons collecté. Ainsi pourra-t-on débuter la phase pratique de l’opération sous la caution des autorités administratives et judiciaires de Bouaké», a-t-il poursuivi.

Pour lui, ‘‘c’est ce qui justifie les erreurs de planification que l’Etat entreprend au profit des populations. Parfois, dans des villages l’on peut enregistrer près de mille âmes. Mais faute d’existence juridique, on ne déclare que la moitié. Ce qui fait que certains services sociaux de base ne peuvent être réalisés dans ces villages. Malheureusement, on ne passe notre temps qu’à dire que l’Etat ne fait rien pour les populations, alors que le problème vient de ces mêmes populations’’.

«Je tiens à préciser que ce n’est pas une affaire politique, ce n’est pas non plus pour vous demander de venir voter quelqu’un. C’est pour eux-mêmes, pour leurs enfants et aussi dans l’intérêt de la Nation. C’est faire que tous les anciens se mettent à jour. Que nos parents soient sensibilisés afin que les enfants naissent dans une maternité afin de se faire délivrer un extrait d’acte de naissance ou un jugement supplétif au-delà de trois mois», a expliqué N’Guessan Lambert.

Il a lancé un appel pressant aux cadres de Bouaké afin que chacun, à quelque niveau que ce soit, s’implique dans le processus pour sa réussite.
«Chacun de nous a un village, un canton, alors cette opération ne peut se faire que s’ils prennent tous part. Nous invitons donc les cadres de Bouaké à aider l’Etat en apportant une aide pour cette opération», a-t-il lancé.



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