TRAITE ET TRAVAIL DES ENFANTS EN COTE D’IVOIRE: PLUS DE 37 MILLE ENFANTS TOUCHES PAR LE PHENOMENE



De l’Agriculture en passant par les transports au commerce tous sont touchés par le phénomène de la traite et du travail des enfants en Côte d’Ivoire. Zoom sur la situation qui prévaut dans ces trois secteurs clés de l’économie ivoirienne entre autres, où ces pratiques pourtant interdites font rage

Des études indiquent « qu’en Côte d’ivoire, près de 9 000 enfants seraient victimes de traite en Côte d'Ivoire et 37 359 seraient contraints à travailler » Et pourtant en Côte d’Ivoire, la traite des personnes et les pires formes de travail des enfants sont interdites conformément à l'article 21 de la loi n°2010-272 du 30 Septembre 2010. Mais c’est quoi la traite et travail des enfants ? Selon M. Sigui Mokié Hyacinthe, alors Administrateur national de Programme au Bureau international du travail ( Bit/Ipec) , « la traite est le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiement ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation » Aussi, notre expert qui est désormais en fonction à l’Organisation des nations unies pour l’enfance( Unicef) ajoute que « si la traite se fait dans le pays, on parle de traite interne, mais si c'est entre deux pays, on parle de traite transfrontalière. Les victimes de traite seraient amenées par des pisteurs, souvent les employeurs eux mêmes ou des réseaux de placement ». Malgré les efforts des Organisations non gouvernementale( Ong) et des départements ministériels dédiés à la Femme, l’Enfant et à la protection sociale, depuis les années 2000 marquées par la prise de la loi N° 2010- 272 du 30 septembre 2010, le phénomène persiste. On peut même dire sans se tromper que les pratiques en question ont la peau dure et qu’elles ont de beau jour devant elles. De l’agriculture, en passant par les transports au commerce, pour ne citer que ces trois secteurs, disons qu’ils sont tous minés par le phénomène. Dans l’agriculture où la lutte semble la plus accentuée notamment la filière café et cacao, de gros intérêts sont en jeu( voir encadré2). Les résultats d’une enquête nationale réalisée par l’Institut national de la statistique avec le soutien technique et le financement du Bit, sur la situation de l’emploi et du travail des enfants( Ensete2013) dont le rapport final a été publié en 2014,donnent une idée de l’ampleur de cette exploitation des enfants. Le rapport en question dit très clairement que : « En Côte d’Ivoire, ce sont plus d’un enfant sur quatre (28,2%) âgés de 5 à 17 ans qui sont économiquement occupés. L’activité économique des enfants prend une ampleur considérable avec l’accroissement de l’âge : 20,9% chez les 5-13 ans et 48,1% chez les 14-17 ans. Les mêmes sources ajoutent que près d’un enfant sur cinq (18%) âgés de 5 à 17 ans est « inoccupé », en ce sens qu’il n’est ni scolarisé ni enrôlé dans les activités économiques. Deux secteurs d’activité abritent l’essentiel du travail des enfants : le secteur agricole (53,4%) et le secteur des services (35,6%). 1 424 996 enfants sont concernés par le travail des enfants à abolir, soit sept enfants sur dix économiquement occupés et un enfant sur cinq âgé de 5 à 17 ans. Parmi ces enfants astreints à un travail à abolir, 64,3% le sont dans le cadre familial, en qualité d’aides familiaux. Et dans quatre cas sur dix, le travail à abolir est effectivement dangereux. En effet, sur les 1.424.996 enfants âgés de 5 à 17 ans qui sont astreints à un travail à abolir, 539.177 sont impliqués dans un travail dangereux, soit 37,8%.
Travail des enfants dans l’agriculture : Caractéristique et incidence

La Côte d’ivoire dont le succès continue de reposer essentiellement sur l’agriculture, près 57ans après son accession à l’indépendance, il nous revient que la situation reste préoccupante en terme de travail des enfants à abolir. Il convient de noter également que près de 50% du travail dangereux reste imputable à l’agriculture. Par ailleurs, le travail dangereux affecte 27,5% du travail à abolir des enfants dans l’agriculture notamment dans la cacaoculture qui fait vivre en Côte d’Ivoire, plus de 7.000.000 de personnes , « sur les 1 622 140 enfants astreints à un travail à abolir, 912 642 sont dans l’agriculture, soit 56,3%. Lorsque les enfants sont occupés dans les activités agricoles, dans la majorité des cas ils le sont dans un travail à abolir. En effet, 74,2% des enfants travailleurs dans l’agriculture sont dans un travail interdit. En majorité, l’occupation économique des enfants dans l’agriculture est occasionnelle. Si l’on agrège ceux qui font un travail occasionnel et ceux qui sont dans des emplois saisonnier et temporaire, cela fait 66% qui ne sont pas dans un emploi permanent » ajoute la source indiqué plus haut. Ce qui a amené les auteurs dudit rapport à conclure que « le travail des enfants dans l’agriculture affecte négativement leur scolarité, particulièrement pour les filles plus âgées. En effet, 65% des enfants âgés de 5 à 13 ans sont scolarisés contre 34% pour ceux âgés de 14 à 17 ans. La désagrégation des enfants effectuant un travail à abolir agricole selon la nature de l’activité indique que ceux –ci pratiquent la culture de céréales (57,5%); 17% étant impliqués dans la culture de cacao » Mais quelles sont les travaux qu’effectuent les enfants ? ( Voir encadré)

Commerce et transports : Les enfants très exposés aussi
En attendant sa modernisation, une bonne partie de l’activité commerciale notamment celui du détail visible sur les marchés et dans les coins de rues, est marquée par l’informel et la précarité. A tel point qu’il est difficile à ce jour de donner avec précision le nombre de commerçants en Côte d’Ivoire. Par les acteurs, parmi les acteurs, notons les enfants. Qui sont économiquement occupés dans le commerce, en majorité, ils le sont dans un travail interdit pour 83%. Aussi, 15,5% du travail à abolir incombe au secteur commercial. Le travail à abolir dans le commerce concerne les emplois permanents d’abord (46,4%) et ensuite les emplois occasionnels (31,9%). Sur les 517 888 enfants engagés dans des activités économiques dangereuses, 140 809 sont dans le commerce, soit 27,2%. Le travail dangereux commercial est plus marqué chez les filles et particulièrement en milieu urbain. Le travail dans le commerce est particulièrement inquiétant lorsqu’on regarde la proportion du travail dangereux dans le travail à abolir ou même du travail dangereux. Le travail dangereux commercial affecte 56,1% du travail à abolir commercial des enfants et 46,4% dans enfants travailleurs dans le commerce. Le travail à abolir commercial touche particulièrement les filles (68,6%) que les garçons (31,4%). Par ailleurs, il affecte les enfants plus jeunes, entre 5 et 13 ans (62%) que les plus âgés, de 14 à 17 ans(38%). Le travail des enfants devient préoccupation en ce sens qu’il interfère avec la scolarisation de ces derniers, particulièrement pour les filles, et les enfants âgés de 14 à 17 ans. D’abord, entre 14 et 17 ans, 27,9% des enfants travaillant dans le commerce sont scolarisés contre 55,9% pour ceux âgés de 5 à 13 ans. Ensuite, entre 5 et 13 ans, 75,3% des garçons astreints au travail à abolir dans le commerce vont à l’école, ce chiffre tombe à 46,2% pour les filles. Ces jeunes innocentes et parfois naïves vendeuses d’eau, d’orange et d’arachides à la criée, sont souvent très souvent victimes d’abus sexuels de la part de certains individus très friands de chaire tendre pour ne pas dire frechnie. Lors de nos investigations, nous avons rencontré, il y a quelques années, une de ces pauvres victimes qui n’a pas manqué de nous raconter sa mésaventure. Kpakilé N. a 17 ans, est vendeuse d’arachide. De teint noir à la peau d’ébène et originaire de la Guinée Conakry, notre ravissante vendeuse qui comme sa camarade de tous les jours n’est pas allée à l’école et issue de parents déshérités, elle dit faire ce petit commerce, pour venir en aide à sa mère veuve restée au pays. « Je vis avec ma tente. Qui au départ, m’a aidé à me lancer dans cette petite affaire. Qui parfois nous procure une petite économie pour subvenir à des petits besoins. Si des clients sont gentilles avec nous et nous laissent parfois des petites monnaies, d’autres nous font souvent des propositions indécentes. Coucher avec nous… » Nous apprend Kpakilé, les yeux hagards. Se rappelant elle aussi et certainement de sa Guinée forestière, région d’origine de l’ethnie Guerzè. Avant d’avouer impuissante : « Un jour, un tonton qui a son garage à Abobo, m’a dit que si j’acceptais de cou…avec lui, , chaque jour, il allait acheter mes fruits au prix du double. Avant de me tendre un billet de cinq mille Fcfa en guise de cadeau. Au départ, j’ai voulu refuser mais par la suite, j’ai mordu à l’hameçon et je suis devenu sa copine. Très vicieux, il n’a jamais voulu m’envoyer dans un hôtel fut-il de passe. C’est dans une baraque qui lui servait de bureau, qu’il couchait avec moi et chaque foi, en plus du prix du plateau de fruits, il me glissait un billet froissé de dix mille Fcfa. » Et d’ajouter contenant à peine sa colère qu’un jour, « le salaud m’a largué parce qu’il venait de dénicher une autre petite vendeuse d’arachide. Qui, à la vérité était très belle… » Laissant écraser des larmes. Sur les 81 300 enfants victimes de la traite en Côte d’Ivoire, le secteur du commerce à lui seul détient 15 800 enfants impliqués, soit 19,5%. La traite dans le commerce sévit particulièrement dans la population citadine des enfants. En effet, dans l’activité commerciale, 12 254 enfants victimes de traite sont en ville, soit 77,3%. Sans contexte, la majorité des enfants victimes de traite dans le commerce sont des filles, plus des trois quarts des enfants. Par ailleurs, la traite dans le commerce affecte les plus jeunes enfants (entre 5 et 13 ans), 53%. Il est à noter que dans cette catégorie de « travailleurs » hors normes, on pourrait ajouter sans se tromper les petits aventuriers nigériens ou petits vendeurs de colas qui arpentent les rues d’Abidjan. Ces enfants dont l’âge oscille entre 15 et 17 ans voire un peu plus, sont pour la plupart d’origine nigérienne. Des Haoussa et des Zerma et plus précisément de Tahoua. Zone presque désertique située dans le Nord Ouest du Niger. Leur activité principale, à Abidjan tourne autour du petit commerce ambulant de noix de colas et de petits colas. Soigneusement disposées sur un morceau de sac jute imbibé d’eau fraîche et le tout sur un plateau posé sur la main droite. (C’est selon). Des grosses noix de colas blanches en passant par celles de couleur rouge aux noisettes de petits colas frais et séchés. En tous cas, il y en a de tous les goûts et pour toutes bourses. L’un d’entre eux, accosté à Adjamé 220 logements, se nomme Aguibou. Il a 16 ans environ et est de nationalité nigérienne, natif de la région de zinder, située au Centre-est du pays et faisant frontière avec le Nigeria voisin. Aguibou vit depuis quelques années à Abobo, une commune populeuse située dans la partie Nord d’Abidjan. Aguibou a décidé de s’associer à d’autres petits compatriotes. Avec lesquels, il va s’approvisionner à Anyama la cité de la Colas’ située plus au Nord du District d’Abidjan. « Au lieu d’aller me ravitailler à Adjamé., moi je vais prendre mes noix de colas à Anyama, la cité de la Colas. Ensemble, nous achetons un panier de 50 kg à 65 mille Fcfa. Après la vente au détail nous arrivons à atteindre facilement les 85 mille Fcfa. Après la soustraction des différentes charges, nous mettons de côté notre bénéfice et retournons nous ravitailler à nouveau à Anyama » explique-t-il, avec son plateau de colas sur la main. Autre vendeur, autre explication Pour sa part, Marouane Abdoulaye, originaire du Niger, de la région de Tahoua, la vingtaine révolue est quant à lui aussi vendeur de colas ambulant à Abidjan. Il y est arrivé pour la première fois, en 2016 grâce à un compatriote qui à l’époque était vendeur de « Garba » au sous quartier « Adjamé 220 logements » dans la commune d’Adjamé. Chaque matin, l’adolescent Marouane, habillé d’un tricot polo aux couleurs de l’équipe nationale de football de son pays natal, « Les mena du Niger » va s’approvisionner dans un magasin de colas, non loin de son lieu d’habitation. Très fier et derrière un sourire que cachent ses yeux de gazelle perdue dans la savane, il nous apprend un peu plus. « Chaque jour, je vais acheter au moins deux kilogrammes de colas dont le kg oscille entre 1500 et 1400 Fcfa que j’arrive à placer en moins de deux jours sur le marché. Avec le petit bénéfice dégagé, j’arrive à me nourrir et envoyer un peu d’argent à ma mère restée au pays. Il faut avouer que ce n’est pas facile(…) » Mais que viennent-ils chercher en Côte d’Ivoire ? Les propos de Arouna, baragouinant à peine la langue de Molière et opérant dans la même filière donne plus de précisions quand il dit : « Il y a seulement 15 mois que je suis arrivé en Côte d’Ivoire, précisément à Abidjan. Sur conseil d’un cousin retourné au pays, mon père s’est engagé à payer le frais de transport qui s’élève à 45 mille Fcfa, de Tahoua à Abidjan via Niamey. Comme ce cousin, je suis venus non seulement à l’aventure mais aussi me faire de l’argent et retourner doter ma fiancée restée au pays. Mais pour l’instant, je n’ai trouvé mieux que vendre des noix de colas que j’achète régulièrement dans un grand magasin situé dans le sous quartier d’Adjamé où j’habite » Une activité qui ne semble pas être facile à mener, selon lui. « Pas vraiment. C’est difficile. Très difficile. Quand nous finissons de nous approvisionner dans les noix dont le prix du kg varie en fonction de la qualité et de la couleur, il faut parcourir des dizaines de kilomètres d’Adjamé en passant par la Riviera jusqu’à Akouédo pour écouler nos marchandises. C’est très pénible mais, ça vaut mieux que voler… », nous indique Oumar, lui aussi originaire de Tahoua.
Dans le secteur des transports aussi

La Côte d’Ivoire dispose d’un secteur des transports des plus dynamiques mais sous l’emprise de l’informel et de la précarité d’une bonne partie des acteurs communément appelés auxiliaires des transports. Bien connus dans le secteur sous l’appellation de rabatteurs, gnambro et autres coxer souvent très jeunes et exposés à certains maux dont le tabagisme et l’usage abusif de certains excitants comme le café ,l’alcool. Ils travaillent dans des conditions extrêmes difficiles et sans salaire. Koné V. est rabatteur de son état sur la ligne de Gbaka ralliant la commune d’Abobo à Adjamé. Il témoigne : « les Gnamboro se payent directement sur le fruit des jetons prélevés sur chaque chargement de wôrô-wôrô et de gbaka .Quand l’apprenti ou rabatteur de Gbaka pour sa part, perçoit de son patron titulaire une ration de 2 mille Fcfa durant son temps de service qui va de 5 heures du matin à 12 heures, soit huit heures de travail(…) Quand le chauffeur contractuel et son rabatteur vont rouler de 12 heures à 21 heures. En plus de la ration qu’on leur donne et les jetons qu’ils retiennent, il arrive parfois qu’un apprenti se retrouver avec dix mille Fcfa en poche par jour » Le secteur du transport apparaît comme l’un des secteurs, où le travail des enfants est le moins stable. De fait, 87,3% du travail des enfants est occasionnel. Ce résultat, fort intéressant, suggère que les enfants ne durent pas dans les emplois qui son majorité interdits. « Le travail à abolir dans le transport occupe une part marginale dans le travail à abolir. Cependant, lorsque les enfants sont occupés dans le domaine du transport, en majorité, le travail qu’ils exercent est à abolir (61,8%) » L’étude ne manque pas d’ajouter que « le travail dangereux dans le transport touche 18 030 enfants, soit 3,5% du travail dangereux. Toute fois, le travail dangereux dans transport affecte 85,7% du travail à abolir et 53% des enfants travailleurs dans le transport. Les enfants qu’on y trouve sont employés majoritairement comme des employés (52,5%) dans le travail dangereux, puis comme des aides familiaux (41,6%). Par ailleurs, il apparaît que les occupations auxquelles son astreints les enfants sont dangereuses, près de 55% sont utilisés comme des apprentis » Comme on le voit, les secteurs de l’Agriculture, du commerce et des transports sont très minés par l’exploitation des enfants et il urge que tous les efforts ne soient plus focalisés seulement sur la filière cacao qui met en branle toutes grosses firmes impliquées dans les différents projets de cacaoculture durable. Un regain d’intérêt juteux né dans la mouvance des allégations de certaines Ong dans les années 2000 et qui faisaient état de la présence de « petit esclaves » dans les plantations de cacaoyers en Côte d’Ivoire. Depuis, les intérêts financiers en jeu pour la lutte contre le travail des enfants et les pires formes de travail des enfants dans la cacaoclture sont énormes et se chiffrent en milliards de Fcfa.
Bamba Mafoumgbé, bamaf2000@yahoo.fr
Légende photo 1 : ( Photo de petite fille dans le petit commerce de la rue) voir yacou, Sekou et Eric Kpassou) de millier de petite filles sont utilisés dans le commerce ( pour le droit à l’image veuillez barrer le visage des enfants)
Légende photo 2 : Les petits vendeurs de colas sont –ils des petits esclaves ?

Encadré 1 : Les enfants très exposés aux travaux dangereux

L’épandage des produits chimique, l’abattage des arbres comme tache quotidiennes des enfants. Les tâches effectuées par les enfants sont une véritable source d’inquiétude. A titre d’exemple, on note que 18,2% participe à l’épandage de produit chimique, 23,9% prenne part à l’abattage des arbres, 40,8% au brûlage des champs, 83,2% au nettoyage des champs, 12% à la fabrication du charbon de bois, etc. La répartition des enfants économiquement occupés par secteur indique l’agriculture (55,5%), les activités domestiques (23%) et le commerce (14%) sont les trois principaux employeurs d’enfants âgés de 5 à 17 ans. Par ailleurs, le travail forcé devient préoccupant lorsqu’ on met en avant la proportion du travail forcé agricole dans le travail forcé. En effet, 22,3% du travail forcé des enfants est dédié au seul secteur agricole et est particulièrement marqué en milieu rural. Dans ce milieu, 17 085 enfants travaillant dans l’agriculture font un travail forcé sur un total de 31 040, soit 55%. L’environnement dans lequel se déroule cette activité (inaccessible au public et loin des yeux indiscrets) pourrait expliquer cette situation. Il est à noter que la majorité des enfants victimes de traite dans l’agriculture sont employés comme des aides familiaux (64,4%) et ensuite seulement comme des employés (35,6%).
Bamba M.

Encadré 2 : Ce que dit la loi sur la pratique de la traite des enfants

Mais c’est quoi au juste la traite des personnes ? M. Sigui Mokié Hyacinthe, alors Administrateur national de Programme au Bureau International du Travail ( Bit/Ipec)( il travaille désormais à l'Unicef) nous apprend que l'article 21 de la loi n°2010-272 du 30 Septembre 2010 portant interdiction de traite et des pires formes de travail des enfants "quiconque se livre à la traite d'enfants telle que définie par la loi est puni d'un emprisonnement de dix à vingt ans et d'une amende de 5 millions de Fcfa à 20 millions de Fcfa. Peuvent être poursuivis selon l'article 18 de la même loi, pour traite d'enfants les prétendus père et mère et les représentants légaux qui voyagent avec un enfant sans être capables de prouver leur parenté par un document légal. Il en sera de même pour tout autre adulte qui voyage avec un enfant sans une autorisation expresse dûment authentifiée par les père et mère ou une autorisation judiciaire ou de l'autorité administrative. Et l'article 22 poursuit : « Est puni d'un emprisonnement de vingt ans, quiconque se livre à la traite d'enfants commise dans l'une des circonstances suivantes: la victime est âgée de moins de quatorze ans au moment de la commission des faits; l'acte a été commis par fraude ou violences, par usage de fausse qualité, faux titres, ou des documents falsifiés ou altérés, ou de fausses autorisations ».
Voilà qui est clair. Et pourtant…..
B. M.[...]
http://amanien.info/news/7607-traite-et-travail-des-enfants-en-cnite-d-a-ivoire-plus-de-37-mille-enfants-touchn-s-par-le-phn-nomn-ne

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