HUMANITAIRE: L'UNION EUROPEENNE FERAIT-ELLE PREUVE DE MAUVAISE FOI DANS SA GESTION DE LA CRISE DES MIGRANTS AFRICAINS ?
jeudi, 21 juin 2018
Agence Ecofin) - L’Union européenne (UE)
fait-elle preuve de mauvaise foi dans sa gestion de la crise des migrants
africains ? A en croire l’EUNPACK, (organisme de surveillance des actions
de l’UE dans le cadre de la gestion des crises NDLR), la réponse à cette
question serait « oui ».
Selon un rapport de l’institution relayé par
le quotidien d’information britannique The Guardian, il existerait un
réel décalage entre les déclarations émises par les responsables de l’UE et les
actions réellement mises en place sur le terrain pour endiguer le phénomène de
la crise migratoire.
En effet, selon les récents engagements pris
par les dirigeants européens, l’institution vise à augmenter ses dépenses sur
le continent africain de plus de 20% au cours des sept prochaines années. Ceci
devait induire un décaissement d’au moins 36 milliards d’euros (41,5
milliards $) afin de régler le problème à la base, dans les pays africains
les plus concernés par cette situation.
Cependant l’EUNPACK indique que cet objectif
pourrait se transformer en un échec total, si l’UE continue sur la lancée qui
est la sienne actuellement. En effet, une analyse des politiques mises en place
par l’institution, indiquait un « manque inquiétant de systèmes de
suivi et d'évaluation d'impact dans la plupart des initiatives de réponse de
l’UE à la crise en Libye ». De plus, près de 144 millions d’euros
(166,2 millions $) investis par l’institution au Niger et au Mali qui
représentent des pays de départs massifs de migrants, se sont révélés
inefficaces.
Ainsi, les fonds investis jusque-là par
l’institution européenne seraient mal dirigés, peu responsabilisés et
violeraient même les droits humains fondamentaux en finançant de façon
indirecte la traite des humains en Libye, via les financements accordés aux
gardes-côtes libyens dont la complicité avec plusieurs bandes armées locales
aurait été démontrée.
Pour éviter une dégradation de la situation,
William Swing, directeur général de l’Organisation internationale pour les
migrations (OIM), préconise une meilleure implication de l’institution
européenne en collaboration avec l’ONU, afin de mettre en place des systèmes
efficaces et d’assurer leur suivi. Des centres de traitements des demandes
d’asile dans les principaux corridors migratoires limitrophes de la Libye
(Niger et Tchad entre autres) pourraient également être mis en place. Cela
devrait permettre de réduire l’afflux des réfugiés clandestins en Europe et
d’endiguer le nombre de morts enregistrés lors des traversées périlleuses de la
Méditerranée.
Pour rappel, en 2017, 17 millions de migrants
auraient quitté l’Afrique selon un rapport de la CNUCED publié en mai dernier.
https://www.agenceecofin.com/international/2106-57978-humanitaire-lunion-europeenne-ferait-elle-preuve-de-mauvaise-foi-dans-sa-gestion-de-la-crise-des-migrants-africains
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