2019, ANNEE INTERNATIONALE DES LANGUES AUTOCHTONES
3 janvier 2019
Face à la crise
linguistique autochtone, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé
2019 l’Année internationale des langues autochtones, afin de préserver, mettre
en valeur et revitaliser les plus de 4.000 langues parlées par les peuples
autochtones à travers la planète.
En effet, selon l’Instance permanente sur les questions autochtones de
l’ONU, on estime qu’une langue autochtone disparaît toutes les deux
semaines.
« Nos langues sont le moyen de survie de nos cultures, de nos savoirs
et contribuent à la diversité mondiale tant culturelle que biologique », a
déclaré l’actuelle présidente de l’Instance permanente, la Touarègue Mariam
Wallet Aboubacrine.
Selon l’Instance, les langues autochtones sont aussi des « systèmes de
connaissance vastes et complexes qui ont été développés au fil des
millénaires ».
Lorsque des langues autochtones sont en péril, il en va de même pour les
peuples
Elles constituent un élément central de l’identité des peuples autochtones,
de la préservation de leurs cultures, philosophies et visions du monde ainsi
que de l’expression de leur autodétermination.
« Lorsque des langues autochtones sont en péril, il en va de même pour
les peuples », affirme le forum onusien des peuples autochtones.
Revitalisation et
développement des langues autochtones
L’Instance permanente met en exergue plusieurs exemples
réussis de revitalisation et développement de langues autochtones,
tel que celui de Hawaii qui a réussi à faire de la langue hawaiienne une langue
officielle de l’État d’Hawaï en 1978, alors qu’elle était en voie de
disparation en 1970.
Le manque de ressources financières et leur mauvaise allocation
sont un des défis récurrents.
En revanche, certaines initiatives sont vouées à l’échec signale
l’Instance, pointant du doigt des lois et des politiques visant à protéger les
neuf langues autochtones du Chili alors que le cadre juridique autorise
seulement l’enseignement de quatre d’entre elles dans les écoles, si plus de 20
% des effectifs scolaires sont composés d’autochtones, et sachant que la
majorité des peuples autochtones au Chili vivent en milieu urbain, où
ils ne représentent qu’une minorité.
Le manque de ressources financières et leur mauvaise allocation
sont un des défis récurrents. Le financement est souvent fourni uniquement pour
des enregistrements, notamment des enregistrements audiovisuels retranscrits,
traduits et annotés, tandis que des fonds limités sont alloués aux programmes
de revitalisation de la langue.
Droits linguistiques des peuples autochtones
Les droits linguistiques des peuples autochtones sont garantis à
la fois par la "Convention Nº 169 de l’Organisation internationale du travail
(OIT) concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays
indépendants" ainsi que par l’article 13 de la Déclaration des Nations
Unies sur les peuples autochtones.
Ce dernier stipule notamment que les peuples autochtones ont le
droit de de revivifier, d’utiliser, de développer et de transmettre aux
générations futures leur langue, leurs traditions orales, leur système
d’écriture et leur littérature.
L’Instance permanente sur les questions autochtones soutient des
initiatives qui visent à les promouvoir et à les protéger.
Elle appelle notamment les gouvernements à inclure
les langues autochtones dans l’administration publique,
les bureaux de pays des Nations Unies à diffuser leur action par
le biais de publications en langues autochtones et
aux États de soutenir la création de centres d’études de langues et
de cultures autochtones dans les universités, et d’utiliser
les langues autochtones dans l’enseignement et les formations.
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