RENONCER A LA VIANDE DE BOEUF POURRAIT SAUVER DES MILLIONS DE VIES
2,4% des morts
causées dans le monde par l'alimentation pourraient être évitées en réduisant
la consommation de viande, en particulier de boeuf.
Renoncer
au boeuf au profit d'autres sources de protéines pourrait sauver des millions
de vies et réduire de façon spectaculaire le volume des gaz à
effet de serre, a annoncé jeudi 3 janvier 2019 le Forum
économique mondial (WEF). Une étude réalisée pour le WEF par l'Oxford
Martin School, une unité de la célèbre université britannique, a
démontré que 2,4% des morts causées dans le monde par l'alimentation pourraient
être évitées en réduisant la consommation de viande,
en particulier de boeuf. Et dans les pays riches, où la consommation de boeuf
est élevée, le pourcentage de vies épargnées pourrait même être de 5%, a souligné
le WEF, qui rassemble chaque année en janvier le gratin du monde des affaires
dans la station de ski huppée de Davos, dans l'est de la Suisse.
Remplacer la viande pourrait "empêcher des millions de morts inutiles
par an"
L'étude
n'a pas fourni de chiffres sur le nombre des personnes qui meurent chaque année
de causes alimentaires, mais le WEF a affirmé que le remplacement de la viande
par d'autres protéines "pourrait empêcher des millions de morts inutiles par
an". En outre, la demande de viande va continuer à augmenter car la
population mondiale pourrait atteindre les 10 milliards d'ici à 2050. "Il sera impossible de satisfaire cette demande", a averti le
directeur exécutif du WEF Dominic Waughray dans un communiqué. Il a souligné
que "l'innovation dans les produits, l'amélioration de la
production de boeuf, de porc et de poulet et des efforts de la part des
consommateurs pour diversifier leur alimentation" pourraient
contribuer à l'amélioration de la santé dans le monde, même sans totalement
renoncer à manger de la viande.
L'étude a analysé 13 sources de protéines,
dont le boeuf, le porc et le poulet, mais aussi les fruits et les légumes,
comme les haricots, le tofu et de nouveaux produits tels que les insectes. Les
haricots, les mycoprotéines (issues d'un champignon) et les pois offrent les
meilleurs résultats en termes de santé, avec une réduction de la mortalité
pouvant aller jusqu'à 7%.
La production de boeuf,
un quart des émissions de gaz à effet de serre
L'étude a insisté aussi sur les
conséquences pour l'environnement. En 2010, a-t-elle rappelé, la production de
boeuf représentait à elle seule un quart de toutes les émissions de gaz à effet
de serre provoquées par l'alimentation. L'élevage constitue également une menace
pour l'atmosphère terrestre, en raison du rejet par les bovins d'énormes
quantités de méthane et de l'accroissement des pâturages au détriment des
forêts qui absorbent le carbone.
"Les preuves sont claires, notre système alimentaire doit se
transformer pour le bien de la planète et l'avenir de l'humanité", a affirmé le
directeur général du Fonds mondial pour la nature (WWF) Marco Lambertini, cité
dans le communiqué. "Nous sommes la dernière génération qui peut faire quelque
chose avant que le système ne s'effondre."
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