LIBAN : EN PROIE AUX INTEMPERIES, LES REFUGIES SYRIENS VIVENT DANS DES CONDITIONS MISERABLES (ONU)
10 janvier 2019
Les réfugiés syriens au Liban vivent dans une « situation
précaire » et sont plus vulnérables que jamais, a alerté jeudi un
haut-responsable des Nations Unies.
« Le Liban a le pourcentage
le plus élevé de réfugiés dans le monde. Dans ce pays, une personne sur quatre
qui y vit est déplacée. Plus de la moitié vivent dans l’extrême pauvreté », a
déclaré Philippe Lazzarini, le Coordonnateur spécial adjoint de l’ONU pour le
Liban lors d’une conférence de presse à Genève.
M. Lazzarini, qui est
egalement Coordonnateur humanitaire, a souligné que huit ans après le début de
la crise, les réfugiés syriens vivant au Liban ont de plus en plus de
difficultés à joindre les deux bouts. Le tiers des réfugiés est en insécurité
alimentaire. « Ce sont des populations qui vivent dans des conditions
misérables surtout après les récentes inondations », a-t-il dit.
Depuis mardi, plusieurs
dizaines de camps de réfugiés syriens au Liban sont touchés par de fortes
chutes de neige et des pluies torrentielles. Sur place, les organismes
humanitaires s’inquiètent du sort de milliers de personnes à risque. Selon le
dernier rapport de situation inter-agences de l’ONU en date du 9 janvier, la
tempête « Norma » aurait fortement affecté environ 361 camps et plus de 11.000
réfugiés. Le rapport ajoute que 850 camps informels accueillant 70.000 réfugiés
dont 39.900 enfants sont menacés par les inondations, la neige abondante et le
froid extrême.
Officiellement, le Liban
accueille sur son sol près 950.000 réfugiés qui ont fui le conflit en Syrie
voisine. Ces réfugiés vivent en grande majorité dans des camps informels
repartis à travers le pays, notamment dans la vallée de la Bekaa frontalière de
la Syrie (plus de 340.000 réfugiés). « Mais certains chiffres tablent sur 1,2
million à 1,3 million de réfugiés syriens au Liban », a précisé M. Lazzarini.
Près de 17.000 réfugiés syriens seraient rentrés volontairement
en 2018
Pour le moment, les
conditions précaires dans lesquelles vivent les réfugiés syriens, ne les ont
pas tous poussé à vouloir rentrer dans leur pays.
« Ces conditions misérables
n’ont pas encore conduit à des départs massifs de réfugiés syriens au Liban »,
a ajouté le Coordonateur spécial adjoint. « Il n’y a pas encore une
augmentation des retours. Je ne parlerai pas d’augmentation significative », a-t-il
fait remarquer.
Les Nations Unies estiment
qu’en 2018, entre 16.000 et 17.000 réfugiés syriens du Liban seraient rentrés
volontairement dans leur pays. « Il y avait 12.000 à 13.000 retours en 2017 et
moins que cela en 2016 », a fait valoir M. Lazzarini.
Si les retours de réfugiés
syriens ne sont pas encadrés par les responsables onusiens à Beyrouth, le
Coordonnateur humanitaire a détaillé les contours de ces retours. « Quand un
réfugié veut rentrer, il en fait la demande et son nom est inscrit sur un registre
qui est ensuite soumis à la Sûreté générale libanaise, avant d’être envoyé à
Damas pour vérification et approbation », a indiqué M. Lazzarini.
Une fois que ces noms sont
validés, des cars sont affrétés pour organiser ces retours aux divers points de
rendez-vous. « Mais ce sont des retours individuels et non des retours
collectifs », a précisé le responsable onusien.
Le Coordonnateur
humanitaire insiste sur le respect du principe du non-refoulement des réfugiés
et que tous les retours de réfugiés syriens se fassent « dans un environnement
plaidant pour ces retours ». « Mais c’est aux Syriens de décider si
l’environnement est propice à un retour dans leur pays », a conclu M.
Lazzarini.
Le 11 décembre dernier, le
Directeur régional du HCR pour le Moyen Orient, Amin Awad, avait estimé
qu’environ 27.000 réfugiés étaient officiellement retournés du Liban, de la
Jordanie et, dans une certaine mesure, de la Turquie, dans le cadre de retours
organisés. M. Awad avait également signalé que 250.000 réfugiés syriens
pourraient rentrer dans leur pays en 2019.
https://news.un.org/fr/story/2019/01/1033572
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