APRES LE CAJOU, LA TANZANIE INTERDIT L’EXPORTATION DU CAFE NON TRANSFORME
La Tanzanie poursuit sa politique de valorisation des
matières premières agricoles locales en décidant d’interdire l’exportation
de café non transformé. Une décision annoncée par le Premier ministre Kassim
Majaliwa à Ruvuna. « Aucun café ne sera autorisé à être exporté sans
transformation. Nous voulons ajouter de la valeur à nos produits locaux afin
d’obtenir plus de revenus grâce à nos produits » a-t-il
déclaré.
Une décision qui n’est pas sans rappeler celle prise
l’année dernière pour la noix de cajou et qui a mis le marché international de
l’anacarde sous tension (voir Cajou, la Tanzanie sauvera-t-elle le marché de la baisse des prix
?). Toutefois, cette décision ne devrait pas avoir un impact
significatif, une grande partie de la production tanzanienne de café, troisième
culture d’exportation du pays, étant pour une large part déjà transformée par
l’industrie. Le président de l'Union du café de Kagera, Onesmo Niyegila, a, en
effet, estimé que le café de sa région du nord-ouest, une des principales
régions productrices, était déjà en grande partie transformé avant l'exportation.
En outre, le ministre de l’Agriculture, Japhet Hasunga, a déclaré que le café
devrait être traité à un niveau correspondant à celui de cerises propres
avant d'être exporté et pas nécessairement jusqu’ au produit final prêt à être
consommé.
Le
Premier ministre a également demandé aux directions des Sociétés coopératives
agricoles et de commercialisation (AMCOS) de rembourser les dettes contractées
par les coopératives, soulignant que le gouvernement n'avait pas l'intention de
prendre en charge de telles dettes. «Les dirigeants doivent maintenant comprendre que si
les fonds sont mal gérés, des mesures sévères seront prises à leur encontre»,
a-t-il déclaré en exhortant les dirigeants de l’AMCOS à veiller à ce que
tous les agriculteurs soient enregistrés, y compris leur ferme, leur
emplacement et leur taille.
Conformément
à la décision prise au début janvier 2018, les exportateurs ne pourront plus
acheter directement le café auprès des agriculteurs mais devront passer par les
ventes aux enchères et ce afin d’accroître la transparence. Ainsi, le Premier
ministre a précisé que les ventes aux enchères se dérouleront dans les trois
principales zones de production, à savoir la zone de Moshi (régions de
Kilimanjaro, Arusha, Tanga et Manyara), la zone de Kagera (régions de Kigoma,
Geita, Kagera et Mara) et celle de Songwe (régions de Rukwa, Mbeya, Iringa,
Katavi et Ruvuma). « Chaque zone de café en croissance sélectionnera des
endroits spécifiques où elle vendra ses cafés, y compris le café produit à
Mbinga », a-t-il déclaré.
Le
Tanzania Coffee Board (TCB) prévoit que la production de café devrait atteindre
60 000 tonnes en 2018/2019, contre 41 679 tonnes en 2017/2018. Le TCB met
actuellement en œuvre un programme visant à augmenter la production de café à
100 000 tonnes d'ici 2021.
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