DES START-UP MISENT SUR LE NUMERIQUE POUR AMELIORER LA FORMATION EN AFRIQUE
Publié le
lundi 27 novembre 2017
Abidjan - Des
start-up qui misent sur le numérique pour pallier les carences de l’éducation
et de la formation professionnelle en Afrique ont été récompensées lundi à
Abidjan par le concours d’innovation Digital Africa.
Ce concours parrainé par l’Agence française de développement, la BPIfrance et la French Tech, récompense des jeunes entreprises qui "mettent l’innovation numérique au service du développement durable".
Ses résultats ont été annoncés pendant le 6e Forum des affaires UE-Afrique, qui se déroule deux jours avant le sommet Union européenne-Union africaine, dont le thème principal est "investir dans la jeunesse pour un avenir durable".
La société sénégalaise Volkeno a développé une solution pour "amener l’université à la maison", selon son fondateur Abdoul Diallo, un ingénieur de 26 ans.
- 8 Africains sur 10 pas connectés -
L’internet sur téléphone mobile s’est largement diffusé en Afrique, mais "huit Africains sur dix ne sont pas connectés à l’internet de façon permanente. Alors comment peuvent-ils se former aux nouvelles technologies? Il fallait trouver un système sans connexion, notamment pour les étudiants", explique-t-il.
Volkeno a développé un boitier doté d’un logiciel baptisé Andu ("savoir" en langue peule) contenant des cours vidéo et des programmes interactifs, sur lequel jusqu’à 30 personnes peuvent se brancher en wifi.
De quoi travailler pendant un mois sans avoir besoin de connexion internet. Le tout pour un prix modique de 15.900 francs CFA (25 euros). Puis, on se connecte pour télécharger des nouveaux cours, pour 4.000 francs CFA (6 euros) par cours, soit des prix accessibles au plus grand nombre.
"La nouveauté, ce n’est pas tant la technologie que l’usage qu’on en fait", note Abdoul Diallo, qui espère, avec son équipe de sept personnes, se développer dans deux à trois pays d’Afrique de l’Ouest dès l’an prochain, puis sur tout le continent. Les premiers cours proposés sont de la programmation informatique, du design et du marketing digital, et le champ des formations proposées devrait rapidement s’étendre, ainsi que les langues de formation,
espère le fondateur de Volkeno. Pour l’instant c’est en français, mais il y en aura du wolof (langue du Sénégal), du peul, du swahili.
L’Ivoirien Lamine Barro, diplômé en biostatistique de 23 ans, qui a fondé Etudesk, propose lui aussi des cours en ligne mais spécifiquement pour les entreprises et avec des contenus adaptés. "Les jeunes diplômés africains sont peu productifs parce que les cours qu’ils ont reçus sont dépassés. Il y a une réelle problématique d’employabilité, un vrai écart entre les demandes et les besoins".
"Il faut en moyenne 10 ans pour mettre à jour les cursus universitaires en Côte d’Ivoire, alors que 50% des savoirs sont obsolètes en deux ans".
Contrairement aux cours en ligne classiques dispensés par les écoles et universités, Etudesk "collabore d’abord avec les entreprises pour identifier leurs besoins" afin "de proposer des formations spécifiques" sous la forme de cours vidéo.
Les modules de deux à trois heures de cours sont vendus 10.000 francs CFA (15 euros), un prix tout à fait accessible.
La bibliothèque numérique francophone YouScribe fait également partie des dix start-up lauréates de Digital Africa (cinq africaines et cinq françaises).
Dirigée par le Français Juan Pirlot de Corbion, ancien patron de la librairie en ligne Chapitre.com, YouScribe propose 200.000 références de documents dans les secteurs éducatif et professionnel principalement, qui peuvent être téléchargés en illimité et lus sur tout type d’appareil, smartphone, tablette ou ordinateur.
La bibliothèque numérique, qui représente un accès au savoir, est un vrai besoin sur le continent africain qui dispose de peu de bibliothèques ou de librairies physiques, selon Juan Pirlot de Corbion.
YouScribe permet aussi de publier livres et travaux, notamment aux universitaires.
L’abonnement coûte 15 euros par an en Afrique (8,90 euros par mois en France), et ce sont souvent des universités et des entreprises qui en achètent pour en faire profiter professeurs, étudiants et employés. Lancée il y a cinq ans, la société compte quatre millions d’utilisateurs par mois, dont 20% en Afrique, selon son fondateur.
https://news.abidjan.net/h/626625.html
Ce concours parrainé par l’Agence française de développement, la BPIfrance et la French Tech, récompense des jeunes entreprises qui "mettent l’innovation numérique au service du développement durable".
Ses résultats ont été annoncés pendant le 6e Forum des affaires UE-Afrique, qui se déroule deux jours avant le sommet Union européenne-Union africaine, dont le thème principal est "investir dans la jeunesse pour un avenir durable".
La société sénégalaise Volkeno a développé une solution pour "amener l’université à la maison", selon son fondateur Abdoul Diallo, un ingénieur de 26 ans.
- 8 Africains sur 10 pas connectés -
L’internet sur téléphone mobile s’est largement diffusé en Afrique, mais "huit Africains sur dix ne sont pas connectés à l’internet de façon permanente. Alors comment peuvent-ils se former aux nouvelles technologies? Il fallait trouver un système sans connexion, notamment pour les étudiants", explique-t-il.
Volkeno a développé un boitier doté d’un logiciel baptisé Andu ("savoir" en langue peule) contenant des cours vidéo et des programmes interactifs, sur lequel jusqu’à 30 personnes peuvent se brancher en wifi.
De quoi travailler pendant un mois sans avoir besoin de connexion internet. Le tout pour un prix modique de 15.900 francs CFA (25 euros). Puis, on se connecte pour télécharger des nouveaux cours, pour 4.000 francs CFA (6 euros) par cours, soit des prix accessibles au plus grand nombre.
"La nouveauté, ce n’est pas tant la technologie que l’usage qu’on en fait", note Abdoul Diallo, qui espère, avec son équipe de sept personnes, se développer dans deux à trois pays d’Afrique de l’Ouest dès l’an prochain, puis sur tout le continent. Les premiers cours proposés sont de la programmation informatique, du design et du marketing digital, et le champ des formations proposées devrait rapidement s’étendre, ainsi que les langues de formation,
espère le fondateur de Volkeno. Pour l’instant c’est en français, mais il y en aura du wolof (langue du Sénégal), du peul, du swahili.
L’Ivoirien Lamine Barro, diplômé en biostatistique de 23 ans, qui a fondé Etudesk, propose lui aussi des cours en ligne mais spécifiquement pour les entreprises et avec des contenus adaptés. "Les jeunes diplômés africains sont peu productifs parce que les cours qu’ils ont reçus sont dépassés. Il y a une réelle problématique d’employabilité, un vrai écart entre les demandes et les besoins".
"Il faut en moyenne 10 ans pour mettre à jour les cursus universitaires en Côte d’Ivoire, alors que 50% des savoirs sont obsolètes en deux ans".
Contrairement aux cours en ligne classiques dispensés par les écoles et universités, Etudesk "collabore d’abord avec les entreprises pour identifier leurs besoins" afin "de proposer des formations spécifiques" sous la forme de cours vidéo.
Les modules de deux à trois heures de cours sont vendus 10.000 francs CFA (15 euros), un prix tout à fait accessible.
La bibliothèque numérique francophone YouScribe fait également partie des dix start-up lauréates de Digital Africa (cinq africaines et cinq françaises).
Dirigée par le Français Juan Pirlot de Corbion, ancien patron de la librairie en ligne Chapitre.com, YouScribe propose 200.000 références de documents dans les secteurs éducatif et professionnel principalement, qui peuvent être téléchargés en illimité et lus sur tout type d’appareil, smartphone, tablette ou ordinateur.
La bibliothèque numérique, qui représente un accès au savoir, est un vrai besoin sur le continent africain qui dispose de peu de bibliothèques ou de librairies physiques, selon Juan Pirlot de Corbion.
YouScribe permet aussi de publier livres et travaux, notamment aux universitaires.
L’abonnement coûte 15 euros par an en Afrique (8,90 euros par mois en France), et ce sont souvent des universités et des entreprises qui en achètent pour en faire profiter professeurs, étudiants et employés. Lancée il y a cinq ans, la société compte quatre millions d’utilisateurs par mois, dont 20% en Afrique, selon son fondateur.
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