LE SENEGAL VA VULGARISER SON CADRE JURIDIQUE SUR LE WAQF (RESPONSABLE)
septembre 24, 2018 à 13:02 APA – Dakar (Sénégal) Par Oumar Dembélé -
La Haute autorité du Waqf (HAW) du Sénégal va lancer bientôt une campagne
de communication autour de ce concept « méconnu » de la finance islamique en
vue de vulgariser dans ce sens le cadre juridique adopté par le pays depuis
2015, a annoncé lundi à Dakar, le directeur de cabinet du ministre chargé du
Budget.
« Le concept
(Waqf) est largement méconnu dans notre pays tout comme le cadre juridique (loi
nº2015-11 du 06 mai 2015) mis en place », a reconnu Mamadou Sarr, au cours de
l’atelier de partage de connaissance avec l’administration fiscale sénégalaise
et les cadres du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, marquant le
démarrage officiel de la campagne de communication sur le Waqf.« C’est ainsi qu’il sera organisé d’ici le mois de décembre une série d’ateliers de sensibilisation avec le secteur privé, secteur financier, la société civile, les oulémas, les élus locaux, les juges, les universités, la presse. Elle sera associée à une campagne médiatique pour la communication de masse », a assuré la directrice de la Haute autorité du Waqf (HAW), Oulimata Diop.
Le Waqf, défini comme tout bien dont la nue-propriété est immobilisée à perpétuité ou à temps et dont la jouissance est affectée à une œuvre de charité et de bienfaisance publique ou privée, est « un levier de financement important », a poursuivi le Dircab du ministre du Budget, rappelant par ailleurs que le Sénégal est « le premier pays en Afrique de l’ouest » à se doter d’un cadre juridique sur le Waqf et d’une institution publique dédiée (HAW).
A la suite de cette « avancée » faite par son pays depuis 2015, la directrice de la Haute autorité du Waqf (HAW), Oulimata Diop, a souligné qu’un « Waqf immobilier va être érigé au niveau du centre-ville » et ses revenus locatifs serviront au financement du projet de modernisation des daaras (écoles coraniques).
Ce projet sera mené en partenariat avec la Banque islamique de développement (BID), a précisé Mme Diop, ajoutant que le Waqf, au-delà d’être « un acte pieux », est un « instrument de lutte contre la pauvreté ».
Saluant pour sa part la « qualité de la coopération » entre son institution et le Sénégal, la représentante du Groupe de la BID, Khadijah Diallo, a estimé que cette coopération a été « un modèle de réussite » particulière dans le domaine du Waqf.
« Je dois dire que, s’il y a un pays au sein de nos membres issus de l’Afrique de l’ouest qui a réalisé le plus grand progrès dans le cadre du développement de la finance islamiques, c’est bien le Sénégal », a-t-elle déclaré.
Elle a également indiqué que la BID essaye « d’exporter » le modèle de
réussite sénégalais du Waqf vers ces autres pays membres « et dont eux-mêmes
sont devenus demandeurs ».
« La réussite du Sénégal sera la mesure de notre réussite et celle de
l’accompagnement que nous pourrions faire pour des pays comme la Guinée , la
Guinée-Bissau, le Niger et le Bénin, tous désireux de se doter du cadre
réglementaire et institutionnel adéquats, à l’image du Sénégal, pour le
développement de l’instrument du Waqf », a indiqué Khadijah Diallo.
Par ailleurs, elle a noté que la BID va « continuer à soutenir les efforts
du Sénégal » sur le Waqf, à travers l’assistance technique à la HAW pour une «
parfaite maîtrise » de cet instrument de finance islamique et « en faire un
outil efficace de financement du développement ».
ODL/cat/APA
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