COTE D’IVOIRE : "LES ELEVES IVOIRIENS NE FREQUENTENT PAS ASSEZ L’ECOLE, ET NE SAVENT PAS LIRE JUSQU’A LA FIN DU CYCLE PRIMAIRE" (BANQUE MONDIALE)
Les adolescents ivoiriens
« ne fréquentent pas assez l’école, nombreux parmi eux, jusqu’à la
fin du cycle primaire, ne savent pas encore lire et compter convenablement, les
taux d’abandon et de redoublement sont élevés », et pourtant l’Etat
ivoirien consacre près de 5% pour son PIB à l’éducation », signale le
volet éducation du quatrième rapport de la Banque mondiale sur l’état de
l’économie ivoirienne.
Présentant, jeudi,
au centre national des matériels scientifiques (CNMS), à Abidjan, les résultats
de cette étude aux autorités du secteur, l’expert de la Banque mondiale, André
Francis N’Dem, a notamment imputé cette situation au poids « excessif des
dépenses salariales, l’insuffisance des équipements et ressources pédagogiques
et des subventions aux écoles privées », appelant à un vaste mouvement
civique, d’essence citoyenne pour un changement de comportement adéquat, fondé
sur « une volonté commune et un nouveau contrat social ».
La Côte d’Ivoire,
qui enregistre un taux de croissance annuel de plus de 8% depuis 2012, est de
loin l’un des pays sur le continent qui allouent le plus de ressources au
secteur de l’éducation, mais des faiblesses structurelles, avec effets induits
sur les performances, obèrent les résultats attendus. Les performances du
système éducatif ivoirien seraient relativement faibles par rapport à la
moyenne africaine, souligne l’étude.
Le rapport suggère
trois pistes de réformes au gouvernement ivoirien, conseille une maîtrise des
charges de fonctionnement au niveau des politiques publiques, notamment les
dépenses de l’État pour les volets salaire, subventions aux écoles privées et
les frais liés à l’administration et à l’équipement, et invite à un changement
de comportement réel au niveau de la conduite des politiques publiques.
La ministre de
l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle,
Kandia Camara, a donné l’assurance que le gouvernement examinera avec attention
lesdits résultats ainsi que les recommandations sui generis, et appelé à
l’urgence d’un changement de comportement pour induire l’amélioration de la
qualité et des performances dans le système éducatif ivoirien.
« Faites les
contrôles, assurez l’encadrement, le suivi, et appliquez les sanctions en vous
appuyant sur les préfets et sous-préfets! », a, sans nuance, recommandé Mme
Kamissoko-Camara aux acteurs du système, réunis lors d’un atelier de
restitution des résultats de l’étude, leur indiquant que le présent
rapport est un baromètre d’action qui trace la trajectoire et souligne les
perspectives à atteindre.
AIP
Commentaires
Enregistrer un commentaire