MAJORITE PENALE A 16 ANS: EN MEETING, FILLON SORT L'ARTILLERIE SECURITAIRE
François Fillon était en meeting à Compiègne, mercredi 15 février 2017. Trois semaines après les premières révélations du Canard enchaîné qui pèsent tant sur sa campagne, le candidat de la droite a tenté de reprendre la main en investissant le terrain de la sécurité. Il propose d'abaisser la majorité pénale à 16 ans. Quelques heures plus tôt, il avait déjeuné avec Nicolas Sarkozy. Pour mieux s'en inspirer ?
Avec notre envoyé spécial à Compiègne, Julien Chavanne
Il y avait encore des casseroles mercredi soir en marge du meeting de François Fillon. Une quarantaine de militants du syndicat CGT sont même parvenus à bloquer un moment l’entrée, créant une longue file de voitures. Mais à l’intérieur de la salle, pleine à craquer, le député Eric Woerth voyait les choses autrement : « François, aujourd’hui à Compiègne, c'est le printemps de ta campagne. »
Un printemps, autrement dit cette renaissance tant espérée par l’équipe du candidat Les Républicains François Fillon. Une renaissance sur un terrain porteur à droite : la sécurité. Et un discours digne de Nicolas Sarkozy : « Un casseur n’est pas un adolescent frustré. C’est un casseur ! Les excités en cagoule qui caillassent les pompiers ne sont pas des rebelles. Ce sont des voyous ! »
Reprendre la main dans le débat
Pour revenir au centre du jeu, l'ancien Premier ministre François Fillon fait du Nicolas Sarkozy sur la forme et sur le fond, en surfant sur la tension actuellement observée à Bobigny : « Si les nouveaux délinquants mineurs se conduisent comme des adultes délinquants, alors il convient de les traiter comme tels, en abaissant la majorité pénale à 16 ans. »
Une mesure qui fait déjà réagir ses adversaires. En politique, on appelle cela un « contre-feu ». Dix-sept des lieutenants de François Fillon seront déployés sur le terrain à partir de ce jeudi dans toute la France. Le candidat, lui, restera sur le thème de la sécurité en se rendant à Tourcoing vendredi. L'ancien chef de gouvernement reste classé troisième dans les intentions de vote, derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qu'il a vertement taclé à Compiègne (écouter l'audio).
Commentaires
Enregistrer un commentaire