DÉCLARATION DU RAMEDE-CI RELATIVE A LA GRÉVE DES ENSEIGNANTS SUITE A L’INSTITUTION DES COURS LES MERCREDIS



Le lundi  17  Octobre 2016  aux  environs  de 08H30  des  écoliers  se  sont  vus  chassés  des salles  de classes   dans  certaines écoles primaires du District d’Abidjan  par  des individus . Ces  personnes , selon les témoignages des écoliers, disent   agir en vue  de faire respecter  un mot d’ordre  de grève  d’un syndicat  des  instituteurs consécutif à la réinstauration    des cours  de mercredis par le Ministère  de l’éducation  Nationale.

En effet,   le  Gouvernement    ivoirien  à  travers  Madame  KANDIA  CAMARA , Ministre   de l’éducation  nationale   a  annoncé  le  06 septembre 2016, la réinstauration  des  cours les mercredis  au  primaire. Cette  annonce   qui s’est faite  à son Cabinet, en présence de quarante syndicats (40), des guides religieux, des têtes couronnées et des parents d’élevés, vise  à  donner un souffle nouveau à notre système éducatif  selon  Madame KANDIA Camara.

Aussi, pour Madame  le Ministre,  cette mesure  se justifie   par le fait, entre autre  qu’une étude menée en 2009, par le P.A.S.E.C (Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen) sur notre système éducatif et publiée en 20 Il a classé la Côte d’Ivoire au dernier rang, sur l’ensemble des pays qui ont en  commun  la langue  française.

Par ailleurs,  il ressort que le volume horaire annuel de cours de la Côte d’Ivoire reste parmi les plus bas en Afrique  avec 32  semaines  de  cours, équivalant  à 832 heures  dans l’année. Aussi, cette réforme  ambitionne de relever   le  volume  horaire au niveau de l’enseignement  primaire   à 33 semaines avec un volume horaire  de 990  heures d’apprentissage  pour les écoliers.

Cela  rapprocherait  la Côte d’Ivoire des pays comme la  Pologne, où le quantum horaire annuel est de 1000 heures par an, ou la France  qui a  36 semaines par an, soit 1800 heures comme quantum horaire.

Cette  décision  qui devrait  réjouir tous  les acteurs  du monde l’éducation nationale  et les parents d’élèves  a  paradoxalement  soulevé le courroux  d’une  partie  des  enseignants du primaire, membres  du Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits (MIDD).

Aussi,  depuis   la  rentrée  scolaire ,  ce syndicat  et le Ministère de l’éducation nationale  se livrent une guerre  sans merci  faite de déclarations  extrémistes  assorties de menaces.

Le Réseau des Acteurs des Médias  pour les  Droits de l’Enfant –Côte d’Ivoire (RAMEDE CI  a pris soin d’analyser la pertinence des arguments des deux parties, ne comprend pas le sens réel du refus des enseignants du MIDD d’appliquer cette décision salutaire.  Et le RAMEDECI n’est pas seul à faire cette remarque. Des partenaires crédibles de l’éducation nationale arrivent à la même conclusion.
Cette grève du MIDD est loin de reposer sur des raisons objectives et pertinentes, surtout que les cours de mercredi étaient dispensés aux élèves dans presque toutes les écoles et parfois à partir du CP1 contre rémunération.

Le RAMEDECI observe que dans certaines écoles, les élèves vont à l’école depuis la rentrée les samedis pour des cours dits de renforcement payés par les parents d’élèves.
Vu que le corps des instituteurs après plusieurs grèves a obtenu de nombreux avantages au niveau du traitement salarial de la part de l’Etat.
Partant  de ce  constat et considérant :
  • Que la Convention des Nations Unies  relatives  aux droits de l’enfant (CDE)  en  son article 28 engage les Etats parties à reconnaitre le droit de l’enfant à l’éducation,
  • Que la Charte Africaine  des Droits  et  du bien-être de l’Enfant (CADBE) proclame en son article 4 que : dans toute action concernant un enfant, entreprise par une quelconque personne ou autorité, l’intérêt de l’enfant sera la considération primordiale.
  • Que cette même  Charte en  son article 11 fait de l’éducation un droit pour tout enfant
Le Réseau  des Acteurs des Medias  pour les  Droits de l’Enfant –Côte d’Ivoire (RAMEDE-CI) voudrait :
  • Marquer  son  soutien ferme  au gouvernement  pour la prise de cette mesure de réinstauration des cours les mercredis, dont  les  principaux  bénéficiaires sont  les enfants, qui ne  désirent qu’apprendre  pour contribuer à leur tour au développement de la société
  • Demander respectueusement  au gouvernement de  surseoir, cependant, à toutes les mesures de sanctions disciplinaires  contre les enseignants réfractaires  aux cours  de mercredi,
  • Exhorter  Madame le ministre de l’Education Nationale à engager  un  dialogue constructif   et  franc  avec  le MIDD afin  que soient trouvées des solutions qui satisfassent toutes les parties  dans l’intérêt  supérieur des enfants.
A  l’endroit  du MIDD, le RAMEDE-CI  voudrait  lui demander :
  • De lever sa mesure de  grève ou de toute autre mesure de défiance vis-à-vis de l’état.
  • D’engager  le dialogue  avec  le Ministère  de l’Education nationale sur   l’application  de la mesure  instituant les cours les mercredis.
  • De mettre en avant l’avenir des enfants par  rapport à tout intérêt particulier ou corporatiste.
Aux partis politiques et leaders syndicaux
-D’éviter de politiser cette question sociale qui mérite d’être analyser avec rigueur et objectivité en tenant compte de l’intérêt des enfants.
FAIT A  ABIDJAN, LE 17/10/2016
POUR  LE RAMEDE-CI
DOUMBIA  MAMADOU
LE PRESIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION



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