LES CELLULES DE BATTERIES, PROCHAINE BATAILLE DU SECTEUR AUTOMOBILE ALLEMAND ?
L'installation d'une usine chinoise de cellules électriques
en Allemagne relance la question de la dépendance du secteur
automobile envers des technologies développée hors du pays.
Une usine chinoise à Thuringe, en Allemagne
En effet, BMW a accordé un contrat d'un peu plus d'un milliard d'euros au chinois Contemporary Amperex Technology (CATL), qui doit bâtir son site en Thuringe, pour fabriquer des cellules de batteries. Volkswagen a également choisi CATL ainsi que les sud-coréens Samsung Electronics et LG Chem pour des achats de batteries qui pourraient représenter plus de 21 milliards d'euros. Elon Musk, le fondateur du constructeur de voitures électriques Tesla, a évoqué de son côté la possibilité de bâtir une "méga-usine" non loin de la frontière franco-allemande, près de sa filiale Grohman Engineering.DIESELGATE. Les constructeurs allemands mettent l'accent sur le développement de technologies plus propres pour tenter de faire oublier le scandale du "dieselgate", qui a éclaté en 2015 et a souligné leur dépendance excessive au moteur à explosion. Mais "si nous voulons avoir une industrie allemande des cellules de batteries, alors c'est un coup de semonce", juge Jörn Neuhausen, expert de Strategy&, une branche du consultant PwC. De son côté, Volkswagen appelle de ses voeux une alliance dans l'automobile européenne en général et allemande en particulier axée sur la production de batteries. Les experts pensent que la "révolution" de la mobilité portera le marché des batteries européen à 250 milliards d'euros d'ici 2025.
Un parallèle entre les cellules électriques et les semi-conducteurs
Les analystes ne peuvent s'empêcher de dresser un parallèle entre ce secteur et celui des semi-conducteurs, dans lequel l'Europe s'est laissée distancer par le continent asiatique sur les produits de masse comme les mémoires mais est parvenue - grâce entre autres aux aides publiques - à conserver des acteurs de premier plan dans les puces à haute performance, par exemple dans le domaine de la gestion de l'énergie."SILICON SAXONY". Ce type de semi-conducteurs est notamment très demandé dans la voiture électrique, les trains, les turbines d'éoliennes ou encore les centres de serveurs.
Lorsqu'on parle de puces de silicium pour l'automobile, il ne s'agit pas de produits standard mais d'applications spécialisées", observe Elmar Kades, du cabinet de conseil AlixPartners. "C'est du bon business". Le groupe industriel allemand Robert Bosch est en train de construire un nouveau site dans la "Silicon Saxony", littéralement la "Silicon Valley saxone", dans l'est du pays, une usine qui produira des puces pour l'automobile et l'"internet des objets". L'équipementier automobile a choisi de ne pas produire ses propres cellules de batteries lithium-ion, en expliquant qu'il faudrait investir 20 milliards d'euros sur ce marché pour espérer pouvoir en prendre 20% d'ici 2030.
Commentaires
Enregistrer un commentaire