SYRIE: CRISE DE SANTE PSYCHIQUE




Parmi les enfants syriens, les cas d’énurésie nocturne, de troubles du langage ainsi que l’abus d’alcool et de drogue se multiplient.
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Save the Children a publiée une étude sur la santé psychique des enfants syriens – la plus vaste de ce genre –, avant le sixième anniversaire du début du conflit en Syrie (le 15 mars).

Voici les principales conclusions de cette étude:
 
  • 84% des adultes et pratiquement tous les enfants indiquent que les tirs et les bombardements sont les plus gros facteurs de stress dans la vie quotidienne des enfants syriens. La plupart d’entre eux vivent dans un état constant de peur, parfois panique, de la violence.
  • 89% des adultes déclarent que les enfants sont devenus plus nerveux et angoissés depuis le début de la guerre. 81% ont constaté que leurs propres enfants sont devenus plus agressifs.
  • 71% disent que les enfants souffrent davantage d’énurésie nocturne ou d’incontinence.
  • 78% des enfants se sentent toujours ou la plupart du temps extrêmement tristes.
  • 50% des enfants indiquent qu’ils ne se sentent que rarement, voire jamais, en sécurité à l’école, et 40% déclarent qu’ils ne se sentent même pas en sécurité lorsqu’ils jouent juste devant chez eux.
     
Des enfants syriens sont mutiques ou se réfugient dans l’alcool ou la drogue

La pression psychologique constante se manifeste notamment sous forme d’énurésie nocturne, d’incontinence en public, de troubles du langage ou de mutisme, d’une agressivité accrue ainsi que d’abus de drogue ou d’alcool.

Mohammed, un travailleur humanitaire de Shafak, organisation partenaire locale de Save the Children à Idlib, déclare: «Je me trouve dans une région où les gens peuvent mourir à n’importe quel moment. Cette insécurité totale se traduit par de multiples problèmes psychologiques chez les enfants. Ils sont constamment stressés et réagissent à chaque bruit inhabituel – le mouvement d’une chaise ou une porte qui claque. Les enfants deviennent de plus en plus renfermés et n’ont plus envie de participer à nos activités.»

Le stress toxique perturbe le développement du cerveau et d’autres organes

Des experts de la santé psychique estiment que les enfants syriens souffrent  d’un état de «stress toxique», qui peut être provoqué par la violence de la guerre. Un stress toxique persistant a des effets à vie sur la santé psychique et physique d’un individu, et est considéré par les experts comme la forme la plus dangereuse de réaction au stress chez les enfants.

Alexandra Chen, experte en matière de protection de l’enfant et de santé mentale à l’université de Harvard, explique: «Les enfants ont une grande capacité de résilience, mais les traumatismes répétés que subissent nombre d’enfants syriens les exposent à un risque élevé de stress toxique. Cela a des conséquences terribles pour leur santé psychique et physique: le développement de leur cerveau et d’autres organes est perturbé. Le risque de maladies cardiaques, d’abus de drogue ou d’alcool et de maladies psychiques comme la dépression augmente.»

Ömer Güven, directeur général de Save the Children Suisse, déclare: «Les enfants de Syrie vivent depuis six ans la violence à l’état pur – leur psychisme en souffre énormément, comme notre enquête le montre. Des enfants se jettent par terre au moindre bruit soudain. Ils ont peur de jouer dehors ou d’aller à l’école, et, en même temps, s’ils ne peuvent plus aller à l’école, ils s’inquiètent de leur avenir. Il ne faut pas que nous acceptions que cette  tragédie se poursuive. Nous pouvons mettre un terme au stress toxique de ces enfants – le bombardement des zones civiles doit cesser, avec effet immédiat, et l’aide – y compris le soutien psychologique – doit atteindre tous les enfants concernés.»

Outre un cessez-le-feu immédiat et la fin de la violence à long terme Save the Children exige:
 
  • Que tous les belligérants renoncent immédiatement à utiliser des armes explosives dans les zones habitées et cessent toutes les attaques sur des infrastructures civiles telles que des écoles ou des hôpitaux.
  • Que cessent immédiatement toutes les tactiques de siège et que l’aide humanitaire puisse accéder sans restriction à toutes les régions.  
  • Que les bailleurs de fonds internationaux s’engagent en faveur de la santé psychique des enfants durant les situations de crise, y compris en finançant suffisamment les programmes visant à améliorer leur santé psychique et à assurer un soutien psychosocial en Syrie.

La santé psychique des enfants syriens ne tient qu’à un fil. Mais il n’est pas encore trop tard pour agir. Si la violence prend fin et que les ressources correspondantes sont disponibles, les enfants pourront surmonter les traumatismes qu’ils ont vécus.

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