ZAMBIE : HUMAN RIGHTS WATCH APPELLE LE GOUVERNEMENT A PROTEGER DAVANTAGE LES POPULATIONS RURALES CONTRE LES DEPLACEMENTS FORCES
jeudi, 26 octobre 2017 17:18
Agence Ecofin) - « Le
gouvernement zambien manque à son devoir de protéger les droits des
habitants de zones rurales qui sont déplacés par l'installation de vastes
exploitations agricoles commerciales dans le district de Serenje », dénonce l’Ong de protection des droits humains Human Rights Watch. Ce
réquisitoire est dressé dans un rapport que vient de publier l’organisation,
intitulé « Forced to Leave: Commercial Farming and Displacement in
Zambia » (Forcés
de partir: Exploitations agricoles commerciales et déplacements d’habitants en
Zambie).
« Certaines exploitations
agricoles commerciales ont fait l'acquisition de milliers d'hectares de terres
en ne tenant aucun compte des dispositions juridiques existantes qui visent à
protéger l'environnement et à s’assurer que les communautés locales soient
indemnisées si leurs terres sont saisies. Certaines fermes commerciales ont
expulsé de force des habitants dont les familles exploitaient ces terres depuis
des générations. », dénonce notamment le
rapport.
La loi zambienne règlemente pourtant le secteur des
activités agricoles et agro-industrielles. « Les
exploitations commerciales sont tenues de consulter les communautés affectées,
de fournir des indemnités d'un montant approprié, d'adhérer à certaines normes
en matière de réinstallation, d'évaluer l'impact de leurs activités sur
l'environnement et de se conformer aux lois applicables. Les chefs
traditionnels doivent, eux aussi, consulter les communautés affectées avant
d'approuver des transferts de terres », relève le rapport.
Une règlementation dont ne tiennent manifestement pas
compte les groupes agroalimentaires qui s’installent de plus en plus dans le
pays, notamment dans le district de Serenje, réputé pour abriter des terres
particulièrement fertiles. Un boom qui cache un drame humanitaire. « Des familles qui vivaient
depuis des générations et exploitaient des terres qui ont été attribuées à des
exploitations commerciales sont déplacées sans que la régularité des procédures
ne soit respectée et sans indemnités. Certaines familles se retrouvent
maintenant sans nourriture et sans domicile. », s’indigne, à
cet effet, Juliana Nnoko-Mewanu, chercheuse sur les questions de droits
fonciers auprès de la division Droits des femmes de Human Rights Watch et
auteure du rapport.
Pour l’Ong dont le
rapport est très critique, les responsabilités sont à situer principalement au
niveau de l’exécutif zambien. « Le gouvernement a été très
défaillant dans le domaine de la supervision et de la mise en application des
obligations légales des exploitations agricoles commerciales. Il a manqué à sa
responsabilité de faire appliquer les lois et les règlementations qui imposent
à ces exploitations d'évaluer et de minimaliser l'impact social et
environnemental de leurs activités, et il ne vérifie pas si ces entreprises
commerciales respectent la loi »,
peut-on y lire.
Un laxisme que Human Rights Watch appelle à conjuguer au
passé. « Le
gouvernement devrait agir énergiquement et rapidement pour améliorer
l'application de ses propres lois et règlementations. Il devrait faire cesser
les évictions forcées et s'assurer que les familles déplacées soient en mesure
d'obtenir réparation pour les violations de leurs droits.»,
préconise l’auteure du rapport.
https://www.agenceecofin.com/droits-humains/2610-51534-zambie-human-rights-watch-appelle-le-gouvernement-a-proteger-davantage-les-populations-rurales-contre-les-deplacements-forces
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