MINEURS ISOLES : "L’ÉTAT N’A PAS POUR MISSION LA PROTECTION DE L’ENFANCE"
23/10/2017La semaine dernière, le Premier ministre
français a annoncé que l’État prendrait en charge l’évaluation et l’hébergement
des mineurs non-accompagnés. Jusqu’à présent, leur prise en charge dépendait des
départements. Les ONG s’inquiètent.
Dépassés
par le nombre et le coût de mineurs isolés étrangers arrivant sur le territoire
français, les départements – dont dépend l’Aide sociale à l’enfance (ASE) - ont
récemment appelé à l’aide le gouvernement. Reconnaissant une "situation
exceptionnelle", le Premier ministre, Edouard Philippe, a donc promis de
soulager ses collectivités territoriales. Il a annoncé que l’État prendrait
désormais en charge l’évaluation et l’hébergement de ces enfants.
"C'est
le rôle de l'État d'accueillir dignement une personne étrangère sur notre
territoire, de lui assurer la protection correspondant à son statut, de
s'assurer que les titres qu'elle présente sont authentiques, de déterminer
enfin son âge pour savoir à quoi, le cas échéant elle a droit", a souligné
Edouard Philippe. "Cet accueil d'urgence et cette capacité à dire si, oui
ou non, nous sommes en face de mineurs ou de majeurs, doit relever de la
responsabilité de l'État".
Jusqu’à
présent, les départements étaient les seuls habilités à s’occuper de ces
enfants, arrivés en France sans leurs parents. Ce changement de régime pour les
mineurs non accompagnés (MNA) inquiète les associations. Les ONG Médecins du
Monde et Médecins sans frontières dénoncent un "recul grave", la
Cimade, une "protection au rabais".
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