MINEURS ISOLES : "L’ÉTAT N’A PAS POUR MISSION LA PROTECTION DE L’ENFANCE"



La semaine dernière, le Premier ministre français a annoncé que l’État prendrait en charge l’évaluation et l’hébergement des mineurs non-accompagnés. Jusqu’à présent, leur prise en charge dépendait des départements. Les ONG s’inquiètent.
Dépassés par le nombre et le coût de mineurs isolés étrangers arrivant sur le territoire français, les départements – dont dépend l’Aide sociale à l’enfance (ASE) - ont récemment appelé à l’aide le gouvernement. Reconnaissant une "situation exceptionnelle", le Premier ministre, Edouard Philippe, a donc promis de soulager ses collectivités territoriales. Il a annoncé que l’État prendrait désormais en charge l’évaluation et l’hébergement de ces enfants.
"C'est le rôle de l'État d'accueillir dignement une personne étrangère sur notre territoire, de lui assurer la protection correspondant à son statut, de s'assurer que les titres qu'elle présente sont authentiques, de déterminer enfin son âge pour savoir à quoi, le cas échéant elle a droit", a souligné Edouard Philippe. "Cet accueil d'urgence et cette capacité à dire si, oui ou non, nous sommes en face de mineurs ou de majeurs, doit relever de la responsabilité de l'État".
Jusqu’à présent, les départements étaient les seuls habilités à s’occuper de ces enfants, arrivés en France sans leurs parents. Ce changement de régime pour les mineurs non accompagnés (MNA) inquiète les associations. Les ONG Médecins du Monde et Médecins sans frontières dénoncent un "recul grave", la Cimade, une "protection au rabais".

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