LA SANTE INFANTILE POUR FAIRE BAISSER LA NATALITE
La combinaison d'une mortalité infantile en baisse et
d'un taux de natalité encore élevé explique l'explosion démographique en cours
sur le continent. En 2010, l'Afrique représentait 17 % de la population
mondiale. Elle en représentera 25 % en 2050 et 35 %
en 2100. Aussi, une des premières mesures des gouvernements pour maîtriser cette
explosion doit-elle concerner la santé
infantile, seule à même d'encourager les femmes africaines à faire moins
d'enfants. « La période de transition dans laquelle se situe
l'Afrique subsaharienne est charnière, décisive, assure Baba Traore.
Comme le taux de natalité a commencé à baisser, la
pyramide des âges est en train de changer. On va
passer d'une population très jeune, où les moins de 15 ans sont les plus
nombreux, à une période où la tranche d'âge des actifs, de 15 à 64 ans, sera
majoritaire. » En 2010, 450 millions d'habitants
d'Afrique subsaharienne étaient en âge de travailler. Ils seront
entre 843 et 885 millions d'ici à 2035. C'est donc maintenant que tout se
joue.
Pour absorber tous ces
nouveaux individus en quête de travail et ne pas créer une augmentation massive du
chômage, les gouvernements africains doivent mettre en place
des politiques adaptées, avec un accent mis sur la formation professionnelle
et l'insertion des jeunes sur le marché du travail. « Avant toute
chose, il faut que les autorités prennent conscience que leur pays
peuvent tirer beaucoup
de profit de la transition démographique, que c'est un enjeu majeur pour
le développement du
continent », souligne Baba Traoré.
Car si une transition
démographique réussie tirerait vers le haut le développement du continent, une
mauvaise gestion aurait des effets catastrophiques. Avec plus de citoyens
à gérer, l'éducation,
la santé pourrait se dégrader. Un climat précaire
qui favoriserait en parallèle l'augmentation de la criminalité. « Notre
démographie, c'est une opportunité qui s'offre à nous. Si on regarde la
transition passer les bras croisés, les contraintes sociales seront plus
fortes. Mais nous sommes sur la bonne voie », soutient Baba
Traoré.
La route de l'Afrique vers sa transition démographique
sera longue, sinueuse et surtout inégale. Avec des régions comme l'Afrique du
Nord et des pays tels que l'Afrique du Sud qui sont
déjà sur le point d'achever leur parcours et des régions comme le Sahel sur
lesquelles il faudra concentrer les
efforts pour faire de la transition une chance et non un risque. Et ainsi créer
une version africaine du miracle économique asiatique, ou entre 30 % et
40 % de la croissance économique de ces dernières années a été
attribué au fameux dividende démographique.
http://lebanco.net/banconet/bco28947.htm
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