PLAIDOYER POUR LE CAFOP DE KATIOLA




Annoncés pour le mois de mars,  les travaux de réhabilitation n’ont pas encore démarré. C’est donc une autre promotion d’élèves-maîtres qui pourrait être confrontée à la cruauté du manque d’infrastructures à la rentrée prochaine.
Plaidoyer pour le Cafop de Katiola

Crée en 1982, le Centre d’animation et de la formation pédagogique (Cafop) de la ville de Katiola est à l’abandon total. En attente de réhabilitation depuis la fin de la crise post-électorale il attend toujours des soins qui lui sont aujourd’hui indispensables. Autrefois l’une des fiertés d’une ville modeste et moderne, Katiola, aujourd’hui le Cafop est  réduit en un vaste espace de végétation verdoyante où cohabitent les reptiles et autres animaux sauvages.

De par sa situation géographique (entrée nord de la ville) ce centre de formation séduisait tout visiteur ou passant et était un symbole dans une petite ville coquette et moderne de l’intérieur du pays. C’était un privilège pour cette modeste ville d’environ 100 mille habitants, le Cafop de Katiola. Et ce sont des milliers d’Ivoiriens qui ont, grâce à cet établissement, pu avoir accès à une formation de qualité. Le centre était classé parmi les meilleurs établissements de formation de la Côte d’Ivoire.

Ouvert à la faveur de la fin de la crise post-électorale, le ministère de l’Éducation nationale y affecte des élèves - maîtres tous les ans.

Malheureusement, le Cafop n’étant pas encore fonctionnel, ceux-ci sont livrés à eux-mêmes. Environ 200 jeunes ivoiriens désireux d’avoir la formation  d’instituteurs font l’amère expérience de la non fonctionnalité du Cafop de Katiola. Dans un premier temps, ils recevaient les cours  dans un établissement secondaire privé de la ville, mais depuis, ils se sont vu contraints de libérer les salles de classe. Leur présence dans l’établissement avait chamboulé quelque peu le programme des élèves.

Finalement, les élèves-maîtres recevront les enseignements dans une école primaire publique de la ville. Un bâtiment composé de trois classes est réquisitionné et mis à leur disposition. Mais là encore les cours des élèves du primaire seront perturbés puisque ceux-ci ont dû céder leurs salles de classe. Désormais, ils sont soumis  au système de la double vacation. Certains parents face à cette nouvelle situation ont préféré réinscrire leurs enfants dans des écoles disposant encore de places. Les plus nantis des parents, eux, ont simplement opté pour une école privée pour leurs enfants qui étaient à l’école primaire publique.

Autre difficulté pour les futurs éducateurs: ils sont obligés de se loger eux-mêmes dans la ville. En plus des loyers des maisons qu’ils devront payer, ils doivent faire face à leurs  besoins quotidiens et payer des frais relatifs aux cours. Ces difficultés détournent  parfois des élèves-maîtres de leur formation. Or, l’ouverture du Cafop ou plutôt s’il était fonctionnel, aurait évité à trois générations au moins de futurs instituteurs cette pénibilité quotidienne. Les locaux du Cafop disposant des commodités pour leur formation. En effet, il avait en son sein, une cantine, des dortoirs, des salles de cours et de travaux dirigés et un véhicule de transport.

Annoncés pour le mois de mars,  les travaux de réhabilitation n’ont pas encore démarré. C’est donc une autre promotion d’élèves-maîtres qui pourrait être confrontée à la cruauté du manque d’infrastructures à la rentrée prochaine.

Par NAMIDJA TOURÉ

 http://fratmat.info/focus/debats-opinions/plaidoyer-pour-le-cafop-de-katiola

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