DES ENFANTS VICTIMES DES ATTAQUES CHIMIQUES A ALEP.



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Le non-respect de droits de l’Homme et du droit international humanitaire s’aggrave en Syrie: après bientôt six ans de guerre, les enfants sont à bout de forces. Ils dorment dans des ruines, ils ont froid et souffrent de la faim, ils ont été témoins de l’inconcevable. Tous les enfants d’Alep vivent des traumatismes psychologiques en raison des violences meurtrières qui ensanglantent cette grande ville du nord de la Syrie. Ils sont victimes de bombardements indiscriminés contre les civils. La guerre, les bombes, les attaques chimiques font partie de leur quotidien. Selon un rapport récent de Human Rights Watch, une nouvelle attaque chimique aurait été commise dans la ville d’Alep en Novembre 2016, tuant au moins neuf civils, dont quatre enfants, et faisant environ 200 blessés (HRW, 2017).

Situations insoutenables et récurrentes.

Pendant des siècles, Alep a été l’une des villes les plus grandes de la Syrie, avec une population de 2,1 millions d’habitants en 2004 – presque autant que Damas, la capitale (Durand & Dagorn, 2016). Pourtant, cinq ans après le mouvement de contestation de 2011 auquel le régime de Bachar el-Assad a répondu par la voie des armes, la guerre a dévasté la ville. Selon l’organisation de protection civile des casques blancs, les frappes aériennes russes contre la ville d’Alep en 2016 ont à elles seules tué 1207 civils, dont 380 enfants (Radio-Canada & Agence France-Presse & Reuters, 2016).
Human Rights Watch (HRW) a fait un rapport accusant le gouvernement syrien et ses alliés d’avoir lancé au moins huit attaques chimiques au gaz chloreux contre des quartiers résidentiels de l’est de la ville d’Alep pour en reprendre le contrôle, entre le mois de Novembre et Décembre 2016, après une période de calme relatif (HRW, 2017). L’offensive s’est poursuivie jusqu’au 13 décembre, date à laquelle les parties ont convenu un cessez-le-feu, a affirmé Human Rights Watch (2017).
Ces attaques ont causé la mort de 9 civils dont quatre enfants et a aussi fait des blessés (Ibid.). L’une des attaques les plus meurtrières a frappé le quartier d’Al-Sakhour le 20 novembre, tuant six membres de la même famille (HRW, 2017).
Selon un secouriste présent sur les lieux: «les personnes touchées éprouvaient desdifficultés à respirer, elles toussaient violemment, étaient prises de nausées, certaines s’évanouissaient, d’autres avaient de la mousse leur sortant de leur bouche, a déclaré un premier intervenant après plusieurs attaques. Les enfants sont les plus gravement affectés par ces produits chimiques… Ils inhalent ces odeurs et finissent par suffoquer» (HRW, 2017).
Le Conseil de Sécurité de l’ONU, dont la Russie, a condamné l’utilisation de tout produit chimique toxique, y compris le chlore, comme arme en Syrie, soulignant que les responsables doivent rendre des comptes. Le 7 août 2015, le Conseil de Sécurité avait adopté à l’unanimité la Résolution 2235 établissant l’enquête pour « identifier dans toute la mesure possible les personnes, entités, groupes ou gouvernements qui ont perpétré, organisé ou commandité l’utilisation comme armes, en République arabe syrienne, de produits chimiques, y compris le chlore ou tout autre produit chimique toxique »(HRW, 2017).

L’Alep au cœur d’une catastrophe humanitaire.

 Le désespoir règne à Alep. Les enfants éprouvent des traumatismes psychiques en raison des violences meurtrières qui ensanglantent cette grande ville du nord de la Syrie, où le régime et les rebelles se livrent une guerre sans merci. « Tous les enfants d’Alep souffrent. Tous sont traumatisés », a déclaré à l’AFP Radoslaw Rzehak, chef du bureau du Fond des Nations Unies pour l’Enfance (AFP, 2016).
Des vies anéanties par un conflit dont elles ne sont en rien responsables, mais dont elles en payent le prix comme la malnutrition et la déshydratation, le non-accès à l’éducation et à des  soins médicaux appropriés, les déplacements forcés, en tout une véritable crise humanitaire.Rien ne justifie de telles attaques sur les enfants et un tel manque de respect pour la vie humaine.

Des grains d’espoir

Alep a subi des destructions incalculables qui ont visé tant sa population que son histoire. Le quartier Est d’Alep est désormais aux mains de l’armée syrienne et les anciens habitants réinvestissent peu à peu leurs anciens lieux de vie.

Le 23 février dernier, une session extraordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies sur la situation en Syrie s’est tenue à Genève afin de mettre un terme aux attaques illégales, de garantir un accès à l’aide humanitaire ainsi qu’un passage sans danger pour les civils en fuite, mais aussi pour défendre les droits des détenus, et assurer la justice et la réforme du secteur de la sécurité (Human Rights Watch, 2017).
Actuellement, 59 pays sont engagés à approuver l’engagement politique international connu sous le nom de  Déclaration sur la sécurité dans les écoles. En approuvant la Déclaration, les pays s’engagent à rétablir l’accès à l’éducation lorsque les écoles sont bombardées, brûlées et détruites pendant les conflits armés, et ils s’engagent à assurer la sécurité des élèves, enseignants et école. Ils conviennent de dissuader cette violence en promettant d’enquêter et de poursuivre les crimes de guerre impliquant des écoles et de réduire au minimum l’utilisation des écoles à des fins militaires afin qu’elles ne deviennent pas des cibles d’attaque (Human Rights Watch, 2017).
Humanium s’engage aussi pour le respect des droits de l’enfant dans le monde. Nous soutenons un développement durable et équitable, en privilégiant une approche globale, centrée sur l’entraide, la participation et l’autonomie des plus vulnérables. Actuellement, nous examinons des options pour collaborer avec une ONG syrienne afin de soutenir les enfants sur place. D’autres options de partenariat avec l’ONU sont aussi envisagées.

 

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