LE HCR FAIT LE POINT SUR LE PHENOMENE DE L'APATRIDIE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Il y a trois ans, la
déclaration d'Abidjan était adoptée par les 15 Etats membres de la Communauté
économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Dans cette déclaration, les
Etats se sont engagés à mettre fin à l'apatridie d'ici 2024. L'apatridie ou le
fait de ne pas avoir de nationalité, empêche les gens d'avoir accès à l'école,
aux soins ou à un travail faute de papiers d'identité. C'est la cause de
grandes inégalités et de vulnérabilité pour la population. Le HCR a publié ce
dimanche 25 février 2018 une note pour faire le point sur les évolutions du
phénomène dans la zone.
Le Haut-Commissariat des
Nations unies pour les réfugiés constate que quelques progrès ont été effectués
ces derniers temps dans certains pays d'Afrique de l'Ouest. Romain Desclous, le
porte-parole du HCR dans la région, explique qu'il y a eu des avancées au
Sierra Leone, au Burkina Faso ou en Côte d'Ivoire, par exemple.
« En Sierra Leone, en 2017, la législation a été
amendée pour permettre aux femmes, donc aux mères, de pouvoir transmettre la
nationalité à leurs enfants. Jusqu’à présent, seul le père le pouvait, rappelle
Romain Desclous. Il y a également le
Burkina Faso qui, la semaine dernière, a initié la distribution d’actes d’état
civil et d’actes de naissance à des enfants et à des jeunes adultes qui n’en avaient
pas. En Côte d’Ivoire, l’année dernière au moins 8 000 personnes qui
étaient apatrides se sont vues remettre un certificat de nationalité, au terme
d’une procédure spéciale qui avait été mise en place. »
Le porte-parole du HCR
en Afrique de l'Ouest estime que les problèmes d'apatridie sont essentiellement
liés à des problèmes « de lacunes
administratives et législatives ». S'il considère qu'il y a « des progrès », il reste du chemin à parcourir,
souligne-t-il.
« Parmi les efforts qui restent à faire dans la
région, il s’agit d’une part d’améliorer la qualité des données qui nous
permettent de savoir exactement combien de personnes sont apatrides. Il
convient aussi de s’assurer que tous les Etats de la région accèdent
aux conventions internationales sur l’apatridie, note Romain Desclous. Donc il y en a douze pour l’instant dans la
région qui ont accédé à ces textes, trois autres sont en cours. Accéder aux
textes internationaux, c’est une chose, mais il faut aussi que leur législation
nationale soit en phase avec ces recommandations et avec ces textes
internationaux. »
► La note du HCR sur l'apatridie
en Afrique de l'Ouest
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