UNE BRIGADE DE GENDARMERIE NUMERIQUE A ETE LANCEE POUR RENSEIGNER LES INTERNAUTES
, publié le
Une brigade
composée d'une vingtaine de gendarmes va répondre à toute heure aux questions
des citoyens sur Internet. Une première en France.
Sa mission? Renforcer le contact
avec une population de plus en plus connectée. Ce mardi, le ministre de
l'Intérieur Gérard Collomb inaugure une brigade de gendarmerie d'un nouveau
type: la BNum, pour Brigade numérique.
Une vingtaine de militaires, dont
deux femmes, composent cette équipe, lancée dans le cadre de la police de
sécurité au quotidien instaurée depuis le 8 février dernier. Selon le
lieutenant-colonel Rémy Nollet, officier à la mission numérique de la gendarmerie,
"On pourrait la comparer aux 'hotlines' des fournisseurs d'accès à
Internet".
Tous les jours et 24h/24, à
partir de ce mardi, les gendarmesrépondront
aux questions des citoyens sur la messagerie
instantanée de Facebook, via les messages privés de Twitter ou
par l'intermédiaire d'une fenêtre de tchat sur le site Internet de la
gendarmerie. Leurs services seront accessibles par tablettes, smartphones et
ordinateurs.
Renseigner, prévenir et orienter les citoyens
"On essaie de répondre à une
demande d'une société de plus en plus connectée", explique Rémy Nollet,
qui assure que ce contact numérique ne se substituera pas aux autres moyens
d'accès aux gendarmes (par téléphone ou en brigade territoriale
notamment).
Installés dans une caserne de Rennes, derrière un mur d'écrans, les gendarmes
numériques ont trois missions: renseigner, prévenir et orienter les citoyens.
Mais ils n'ont pas vocation à traiter les urgences qui restent de la compétence
du 17 ou du 112.
Uniquement par écrit, ils vont
par exemple répondre à des questions sur le code de la route, faire de la
prévention contre les cambriolages ou orienter vers le site Internet permettant
de déposer une pré-plainte en ligne. Une foire aux questions de plus de 600
entrées a aussi été élaborée pour faciliter leur travail.
Le ministère de l'Intérieur
précise que des applications complémentaires seront également prochainement
développées par ces gendarmes, comme des prises de rendez-vous en ligne, des
demandes de déplacement d'une patrouille ou des e-procurations.
Des PV d'investigation
"Il s'agit de faciliter le
premier contact avec les forces de l'ordre qui est parfois très difficile à
faire pour les victimes", indique Rémy Nollet. La gendarmerie est une des
premières forces de sécurité intérieure à disposer d'une telle brigade en
Europe, avec la police de Londres et celle des Pays-Bas, selon lui.
La BNum a pour objectif de
traiter en moins de 24 heures toutes les demandes, d'où qu'elles viennent.
"Il n'y a pas de limite, c'est planétaire", s'enthousiasme le
capitaine Patrice Georget, commandant de la BNum. "Si un ressortissant
français à Melbourne (Australie) veut nous contacter, il peut le faire."
Outre le français, les gendarmes pourront répondre en anglais, espagnol,
italien et allemand.
S'ils constatent des faits
pouvant constituer une infraction, les gendarmes de la BNum ont en outre reçu
une habilitation de police judiciaire nationale, qui leur permet d'établir des
procès-verbaux d'investigation et de les transmettre aux parquets
compétents.
Ce service, qui "a notamment
pour vocation de transformer la police et la gendarmerie en des forces
connectées", constitue "une avancée importante, témoignage d'un
service public modernisé et d'une meilleure relation police/gendarmerie et
population"; a réagi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
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