EMPLOI EN SANTE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Les partenaires intervenant sur la thématique de l'emploi en santé et en croissance économique |
Abidjan (Côte d’Ivoire), 15 juin 2016 (OMS) – Selon les estimations de
L’Organisation mondiale de la santé, les
déficits d’agents de santé pourraient se chiffrer, en 2030, à 14,5 millions au
niveau mondial, 18,2 millions en Europe et 6,1 millions en Afrique, si la
tendance actuelle continue. Ce sont les chiffres communiqués par Dr Agnès Soucat, Directrice de la
division système de santé, au siège de l’OMS-Genève, lors de la cérémonie
d’ouverture des travaux de la consultation intersectorielle des décideurs et
des partenaires des pays francophones, organisée dans le cadre de la Commission
de haut niveau sur l’emploi en santé et la croissance économique, à Abidjan, le
15 juin 2016.
Les faits ont montré que l’industrie de la santé aux Etats Unies a généré
2,6 millions d’emplois entre 2003 et 2013, avec un taux de croissance de 22,1%
(le taux de croissance dans les autres secteurs est de 2,1%). La contribution
globale des femmes dans le secteur de la santé est évaluée à 3 milliards de
dollars américains, ce qui constitue 5% du PNB. La moitié représente un travail
non-rémunéré dans le domaine d’assistance aux soins. Par ailleurs, les mêmes
constats montrent que les pays en développement fournissent 20% du personnel
médical des pays de l’OCDE, soit une augmentation annuelle de 5% du personnel
médical en Europe. Ces constats pourront s’aggraver en raison de la tendance à
la hausse des migrations des professionnels de santé, en particulier en
provenance de pays ayant des systèmes de santé fragiles. «Ces décalages
menacent l’équilibre des systèmes de santé et la sécurité sanitaire mondiale »,
selon Dr A. Soucat.
L’OMS estime que la santé future doit relever les défis du 21ème siècle, y
compris les changements démographiques, épidémiologiques et technologiques, et
exigera une transformation substantielle de la main d’œuvre de la santé. La
pénurie actuelle de personnel de santé va augmenter si les politiques actuelles
restent inchangées. Cette pénurie entraine une mobilité accrue et les
populations pauvres sont mal desservies à l’échelle mondiale.
Selon Dr A. Soucat, « répondre à ces tendances et aux défis, exige une main
d’œuvre de la santé qualifiée et flexible, formée différemment vers un travail
plus collaboratif, associé à des modèles de décision partagée avec les patients
par exemple, en utilisant les nouvelles technologies pour optimiser les
compétences. Cela nécessite également de solides systèmes de soins primaires.
Il y aura un besoin de changer l’investissement en faveur de la promotion de la
santé, la prévention, les soins primaires et les interventions communautaires
».
Rappelons que plus de 80 représentants de 20 pays d’Afrique francophone
participent à cette consultation placée sous l’égide de l’Organisation mondiale
de la santé, l’Organisation internationale du travail et l’Organisation de la
coopération et du développement économique, en collaboration avec les quatre
agences du Fonds Français Muskoka (UNICEF, OMS, UNFPA et NUFEMMES), et sous
financement de la France.
(OMS/PRESSE)
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